C’est un héros dunkerquois mythique, un corsaire hors pair, que l’on retrouve inhumé dans l’église Saint-Éloi de Dunkerque !
La tombe
Le livre Histoire de Jean Bart chef d'escadre sous Louis XIV (Vanderest, 1841) rapporte que la tombe de Jean Bart se trouvait à l’origine dans le chœur de l’église Saint-Éloi. Elle a été restaurée et déménagée à son emplacement actuel.
On lit l’épitaphe suivante gravée dans la pierre :
« Ci-gît messire Jean BART en son vivant chef d’escadre des armées navales du roi chevalier de l’ordre militaire de Saint-Louis, natif de cette ville de Dunkerque, décédé le 27 d’avril 1702 dans sa 52e année de son âge, dont il en a employé 25 au service de sa majesté, et dame Marie Jacqueline Tugghe sa femme, aussi native de cette ville, qui mourut le 5 février 1719, âgée de 55 ans. Priez Dieu pour leurs âmes. »
En 1928, on ouvre son cercueil et on découvre ses ossements. La taille du corsaire a alors été estimée à près de deux mètres ! Un colosse, pour l’époque !
On change son cercueil, pour l’occasion, et c’est là que sa tombe déménage à son emplacement actuel.
Une mort loin des tempêtes
Mais comment Jean Bart est-il mort, le 27 avril 1702, à 55 ans ? Le Dunkerquois est chargé d’armer une escadre à Dunkerque et d’en prendre le commandement.
Mais une pleurésie l’emporte en quelques jours. Il avait pris froid, sur les quais venteux… Lui qui avait passé sa vie sur les flots hurlants et les ponts écumeux de tempêtes, meurt dans son lit…
Un de ses historiens rapporte (vu dans Jean Bart, A. Badin, 1888) :
« Il fut regretté généralement de tout le monde, et particulièrement du roi qui savait bien qu’il ne trouverait qu’avec peine un officier de sa capacité pour remplir un poste aussi difficile que celui du port de Dunkerque. »
L’historien hollandais De Jonghe écrit quant à lui :
« Il mourut pleuré par toute la France mais non par les Anglais et les Hollandais qui rendirent un légitime hommage à ses services exceptionnels, mais qui ne purent dissimuler leur joie d'être à l'abri de l'un de leurs plus redoutables ennemis, terreur de tous les gens de mer. »
Jean Bart laisse une veuve et six enfants : trois fils, trois filles. La veuve reçoit du roi un brevet de 2000 livres de pension, à la condition expresse que, si elle se remariait, ladite pension reviendrait à ses enfants !
Sources
- J. Duquesne. Jean Bart. Éditions du Seuil, 2019.
- A. Badin. Jean Bart. 1888.
- Vanderest. Histoire de Jean Bart chef d'escadre sous Louis XIV. 1841.