Henri et Margot, oui pour la vie ? 5 choses à savoir sur le mariage du siècle à Notre-Dame de Paris
Connaissiez-vous ces 5 infos sur le mariage du siècle ?
Le mariage de l’ultime chance, le 18 août 1572 !
Pour tenter de réconcilier protestants et catholiques déchirés depuis 3 guerres de Religion...
Catherine de Médicis (côté catholique) et Jeanne d’Albret (côté protestant) marient leurs rejetons respectifs : Marguerite de Valois et Henri de Navarre (futur Henri IV).
Ils ont 19 ans...
1 - Le marié était en noir
Un mariage en noir ? Drôle d’idée. Il y a une raison...
Henri de Navarre est venu du Béarn à Paris, avec 800 gentilshommes protestants. Une armée habillée de noir.
Le noir, la couleur de prédilection des protestants, symbole de pureté.
Mais là, c’est différent. Ils portent le deuil de la maman d’Henri : Jeanne d’Albret. La reine de Navarre aimée de tous.
C’est elle qui a fait pieds et mains pour unir Margot et Henri.
Morte de maladie 2 mois avant... bien que les ragots protestants disent que Catherine de Médicis l'a empoisonnée !
Alors, pour manifester contre ce mariage qu’ils réprouvent, ils portent le deuil ostensiblement.
Au milieu de la grande pompe clinquante voulue par Catherine de Médicis.
2 - Les prévisions et les potions de l’astrologue
Le « docteur-médecin et astrologue » de la cour des Médicis, Bernard d’Abbatia, se fend d’une « pronostication sur le mariage du très honoré Henri et de très illustre princesse Marguerite de France. »
Il dit « que le mariage sera un mariage dont n’en fut vu un plus heureux en France depuis la souvenance des hommes. »
Tu parles : c’est la catastrophe, Margot va voir ailleurs, Henri itou, et c’est un enfer.
Il ajoute : « ce présent mariage sera rempli de plusieurs beaux fils et filles. »
En effet, zéro rejeton ! Henri fait même annuler son mariage en 1599 pour épouser Marie de Médicis... qui lui donnera un petit Louis XIII.
Sur quoi d’Abbatia leur donne une potion à boire : pour lui, « potion de prunes de Damas cuites en de l’eau de mer dans laquelle on ferait dissoudre fortes drogues. »
Pour elle, « une potion de racines sauvages, feuilles de chêne, plantes de safran, gingembre. »
« Les quelles recettes rendront incontinents les corps mal disposés en leur premier être. »
Tout cela censé calmer les esprits légèrement échauffés par ce mariage contre nature, dit Histoire de la Réforme (B. Capefigue, 1834)...
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3 - Henri à la porte !
Margot se marie seule ! Mais... et Henri ? On y est. 18 août 1572.
Les fiançailles ont lieu le dimanche 17, au Louvre. Le lendemain, le mariage à Notre-Dame.
Pas une simple affaire, puisque l’on se demande comment unir un protestant et une catholique ? Personne ne veut bénir l’union.
On finit par trouver quelqu’un : le cardinal Charles de Bourbon... le cousin catholique d’Henri !
Mais ce n’est pas dans Notre-Dame, qu’a lieu la bénédiction nuptiale : un genre de grand échafaud a été dressé devant l'entrée de la cathédrale.
Marguerite et Henri prennent place dessus. Pourquoi ? Jeanne d’Albret avait fait jurer à Henri de ne pas entrer dans l’église...
Puis Margot, accompagnée de Catherine de Médicis sa mère et du roi Charles IX son frère, entrent pour suivre la messe.
Pendant que Henri fait les cent pas devant la porte et que ses amis huguenots se promènent dans le cloître attenant.
4 - La cérémonie : c’est oui ?
Tous les protestants sont en noirs avec fraises blanches, en habits de tous les jours, contrairement aux catholiques qui déploient le plus grand luxe.
Regardez : voilà Margot, conduite par son frère le roi et des dames de la cour.
Elle porte une robe de velours violet semée de fleurs de lis, la couronne royale, le manteau bleu « à 4 aunes de queue portée par 3 princesses. »
Le cardinal de Bourbon les marie enfin. Petit hic quand même : quand on demande à Margot si elle veut prendre Henri pour époux, elle ne moufte pas.
Son frère le roi lui met la main sur la nuque et la force à baisser la tête.
Ce mouvement a été interprété comme un oui... Margot l’avait dit, en parlant du mariage et des protestants : « Ils ne me gagneront jamais ! »
5 - Les noces vermeilles
C’est le nom que l’on a trouvé pour ce mariage, à cause du carnage qui suit : le massacre de la Saint-Barthélemy.
On allait verser plus de sang que de vin...
On profite que tous les protestants de France soient réunis à Paris, pour lancer le carnage.
Le tout après 4 jours de fêtes incroyables, du 18 au 21 août : joutes, pièces de théâtres à l’italienne, bals costumés...
Histoire de France depuis les temps les plus reculés jusqu’en 1789 d’Henri Martin dit que certains protestants sont furieux : on avait donné une représentation costumée du paradis et de l’enfer, où ils se retrouvent moqués sous les traits du diable...
Un avant-goût de tempête ? De sang ? De folie furieuse ?
Du massacre qui allait venir quelques jours plus tard : celui de la Saint-Barthélémy. Avec la 1re victime malheureuse, l’amiral de Coligny.