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Ci-git Duvergier de Hauranne, propagateur du jansénisme

Quand : 11 octobre 1643

Duvergier de Hauranne | ©Metropolitan Museum of Art / CC0
Église paroissiale Église Saint-Jacques-du-Haut-Pas

Une plaque, venez ! Ici repose Jean Duvergier de Hauranne.

L’homme qui a introduit le jansénisme en France...

Duvergier et Jansen

Bayonne, début du 17e siècle. Nuit noire.

Deux hommes échangent. Un duel de mots pour combler les ténèbres nocturnes seulement éclairées par les flammes fragiles des bougies.

Un Basque, un Hollandais. Deux amis.

Jean nous vient de Bayonne, né en 1581.

D’abord curé d’un tout petit village du pays basque (Itxassou), il se retrouve abbé de la très grande abbaye de Saint-Cyran, dans le Berry (actuelle église de Méobecq).

Il aurait pu s’y complaire... mais une rencontre va tout changer.

Pendant ses études à Paris, il rencontre un Hollandais, Cornelius Jansen.

Mais c’est de retour à Bayonne, alors que Jansen a été nommé directeur du collège de la ville basque, que des liens plus forts se tissent entre eux.

Jean héberge Jansen chez lui : c’est au cours de nuits blanches interminables que les deux échangent sur la religion.

Plus particulièrement Jansen, qui a beaucoup à dire...

Tombe de Duvergier de Hauranne

Tombe de Duvergier de Hauranne | ©Coyau / Wikimedia Commons / CC-BY-SA

Jansénisme ?

Temps troublés. Les guerres de Religion à peine finies, les réformes de l’Église catholique vont bon train, les hommes se perdent, le roi impose son absolutisme...

Et voilà Jansen qui remet en cause le catholicisme. Ses idées sur la grâce divine et la prédestination sont proches des idées du réformateur protestant Calvin, condamnées par le concile de Trente...

Le jansénisme, pour vous la faire courte, c’est un courant religieux, philosophique, politique du 17e siècle, en France.

En réaction à l’Église catholique. Il doit son nom à notre Hollandais, donc, qui en est le maître à penser.

De nouvelles questions se posent et bouleversent la vie des croyants.

On veut un retour à une religion plus austère. Sans le faste, les flonflons, les dorures.

Les jansénistes deviennent naturellement des bêtes noires à abattre.

Jansen

Jansen | ©Austrian National Library (ÖNB) / Public domain

La propagation

À la mort de son ami, Jean fait tout pour propager ses idées.

Surtout à l'abbaye Port-Royal-des-Champs (78), pour laquelle Jean devient directeur de conscience.

Oh, une banale abbaye cistercienne, qui devient sous son influence le centre du jansénisme.

Il fait également de l'église Saint-Jacques-du-Haut-Pas un autre grand foyer du jansénisme.

Sa mort... suspecte !

Le pauvre Jean, qui aura bataillé toute sa vie pour ses idées, se fait arrêter en 1638 et enfermer à Vincennes.

Comme vulgaire hérétique, je vous jure !

Après 5 ans de prison, il meurt, à bout de force.

Il repose depuis à Saint-Jacques-du-Haut-Pas.

Source

  • Antoine Adam. Du mysticisme à la révolte : les jansénistes du 17e siècle. Fayard, 1968.

À propos de l'auteure

Vinaigrette
Passionnée par les balades et par l'Histoire, grande ou petite... pleine de détails bien croustillants, si possible !