Champignons et kidnappings en série
Construit au 12e siècle, Castlenaud devient propriété des Caumont 2 siècles plus tard.
Et nous voilà à l'époque des guerres de Religion : le château se fait confier au protestant Geoffroy de Vivans, dit le Batailleur.
Un protestant ? Oh ! Les Caumont se sont convertis. Et Geoffroy s'installe là.
Il est né à Castelnaud en 1543, c'est un rude gaillard, un soldat aguerri.
Il gardera farouchement la place, même quand toute la région sera à feu et à sang.
Jamais le château ne sera assiégé pendant ces guerres, pas une seule fois !
Grâce au Batailleur, qui avait reçu de si vilaines blessures à la guerre qu'Henri IV en avait été baba...
Et encore, vous n'avez rien vu : crime et kidnappings à venir !
Le protestant Geoffroy de Caumont vient se cacher au château pour échapper aux massacres, en 1574 : c'est là qu'un certain Anet de Commarque lui sert de délicieux champignons... le péché mignon de Geoffroy !
Quelques heures après, un mal de ventre terrible le saisit et il rend l'âme peu après. Verdict : empoisonnement...
Et le kidnapping ? Pas un, mais trois ! Ceux d'Anne de Caumont, la fille de Geoffroy...
Une proie facile
Son père Geoffroy mort, Anne reste auprès de sa mère Marguerite de Lustrac à Castelnaud.
Très, très riche, avec des quantités de terres à la clé, elle est une proie facile pour les seigneurs avides de la région.
Jean des Cars (son tuteur) l'enlève pour épouser son fils, elle a 8 ans. Il la séquestre dans son château en Limousin.
Elle est veuve à 12 ans (Charles de Biron qui la voulait aussi assassine le fiancé en duel) ; Cars l'enlève une nouvelle fois pour la marier avec son second fils.
Vivans la sauve, avec l'aide du duc de Mayenne : c'est une armée de 12 000 hommes, pas moins, qui vient délivrer la jeune fille !
Mais le duc retourne sa veste et veut lui faire épouser son fils.
Anne, à 18 ans, tombe amoureuse du comte de Saint-Paul. Pour échapper au duc, elle fait croire à un enlèvement et se marie.
Sa mère la renie et la déshérite, son mari l'abandonne et elle termine sa vie au couvent...
Sources
- Guillaume Lachaud. Le château de Castelnaud, musée de la guerre au Moyen Âge. Éditions Ouest-France, 2000.
- Gustave Clément-Simon. La maréchale de Saint-André et ses filles. 1896.