Bernard de Ventadour, le troubadour qui chante l'amour (oui, ça rime)

De 1125 à 1200

Les ruinesLes ruines | ©Tubamirum / CC-BY-SA

Bernard de Ventadour, troubadour

La plume du poète

On ne peut pas parler du château de Ventadour sans évoquer un des troubadours auvergnats les plus connus : Bernard de Ventadour.

1125. Bernard vient de pousser son premier cri, au château. Oh, il n’est pas fils de la haute, notre futur poète.

Non, juste le fils d’un domestique de la forteresse. Mais une belle âme sommeille en lui...

Tout jeune, il développe un sacré don pour écrire les poèmes et chanter l’amour.

Un don qui ne laisse pas indifférente la dame du vicomte de Ventadour, Agnès de Montluçon...

Le vicomte n’aime pas beaucoup les yeux doux qu’il fait à sa moitié et chasse le poète du château.

Celui-ci, le quittera en emportant le nom de l’endroit, Ventadour... Voilà le troubadour né !

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Aliénor et Ventadour

C’est l'épouse du roi anglais Henri Plantagenet, Aliénor d’Aquitaine, qui accueille le jeune Bernard.

Belle, érudite (petite-fille du troubadour Guillaume de Poitiers), elle tombe immédiatement sous le charme des talents du poète en herbe...

Mais on connaît la vie tumultueuse d’Aliénor.

Reine de France puis reine d’Angleterre, elle part outre Manche, emmenant Bernard avec elle.

Elle reviendra en France dans sa cour de Poitiers, mais en bisbille avec Henri ; ensuite viendra un énième retour en Angleterre, direction la prison...

Seul encore une fois, Bernard de Ventadour ne se démonte pas : il se rend dans l’Aude, chez le comte de Niort.

Mais il est bien fatigué par tout cela... il se retire donc à l’abbaye de Dalon (24)...

Non loin du château d’Hautefort : c’est là aussi que se retire le troubadour Bertran de Born, avec qui il sympathise !

Bernard et Bertran s’éteignent à Dalon.

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Ventadour chante l'amour

Bernard, c’est LE poète majeur de langue d’oc, avec des textes délicats et puissants faits pour magnifier l’amour de la dame de ses pensées : il a laissé 45 poèmes !

Celui-ci, il l’écrit après que sa dame le chasse de Ventadour :

« Tous mes amis m'ont bien perdu, là-bas, vers Ventadour, puisque ma dame ne m'aime plus... Elle me montre un visage irrité parce que je mets mon bonheur à l'aimer ; voilà la seule cause de sa colère et de ses plaintes. Semblable au poisson qui se lance sur l'appât et qui ne s'aperçoit de rien jusqu'à ce qu'il s'est pris à l'hameçon, je me laissai aller un jour à trop aimer, et je ne m'aperçus de ma folie que quand je fus au milieu des flammes qui me brûlent plus fort que le feu au four ; et cependant je suis si pris dans les liens de cet amour que je ne puis secouer ses chaînes. Je ne m'étonne pas qu'Amour me tienne pris dans ses liens, car ma dame est la plus belle qu'on puisse voir au monde ; belle, blanche, fraîche, gaie et joyeuse, tout à fait semblable à mon idéal ; je ne puis en dire aucun défaut... Aussi ne peut-il pas rompre la chaîne mystérieuse qui l'attache à elle. Je voudrai toujours son honneur et son bien, je serai toujours son homme-lige, son ami et son serviteur ; je t’aimerai, que cela lui plaise ou non, car on ne peut maîtriser son cœur sans le tuer. »

La visite de Ventadour

On accède aux ruines de Ventadour par un sentier : on comptera 30 minutes environ pour arriver au sommet.

Courage ! Du château, aujourd’hui, il reste deux tours, des murs, un morceau du corps de logis.

Au sud, une plateforme permet d’avoir une vue vertigineuse sur toute la vallée : à ne pas manquer !

Le circuit qui fait le tour des fossés fait 6 km, avec de beaux points de vue des ruines.

Sources

  • Joseph Anglade. Les troubadours, leurs vies, leurs œuvres. 1908.
  • Louis-Mayeul Chaudon. Dictionnaire universel, historique, critique et bibliographique (tome 2). 1810.