Késako ?
Voilà une spécialité rouennaise fabriquée depuis le 16e siècle : à base de quoi, devinez ? Hé oui, des pommes.
Ce sont des pommes cuites dans du sucre, auxquelles on ajoute un peu de jus de citron, ce qui donne à l'arrivée un gros sucre d'orge au goût bien fruité, acidulé.
La version « mini » du sucre de pomme a un emballage tout simple. Vous reconnaîtrez la version « maxi » à la belle cathédrale de Rouen imprimée dessus !
La petite histoire
Du sucre contre les idées noires
L'histoire de l'ancêtre du sucre de pommes remonte à l'époque où des pharmaciens créent un « sirop » ou « suc de pommes », au 16e siècle.
Hé oui ! Comme beaucoup de nos confiseries actuelles, le sucre rouennais est une sorte de médicament, à la base. Il guérit les problèmes gastriques et lutte même contre la mélancolie !
Au 17e siècle, on le parfume à l'ambre : un ingrédient très en vogue à cette époque.
Pommes au sucre
Nous voilà au 17e siècle. On utilise alors beaucoup de sucre à Rouen, avec l'installation de raffineries dans la ville, sur ordre de Colbert.
Elles s'installent aussi aux quatre coins de la France et s'occupent de travailler le sucre, venu de colonies lointaines.
Et comme en Normandie, on produit aussi beaucoup de pommes, l'association se fait tout naturellement !
Cadeaux !
Vous vous souvenez que l'on offrait des paniers de cotignacs aux rois qui venaient en visite à Orléans ? À Rouen, c'est pareil !
Les échevins de la ville offraient des confitures et des sucreries aux hôtes de passage : l'impératrice Marie-Louise reçoit ainsi des sucres de pomme, en 1813 !
Sources
- Annie Perrier-Robert. Dictionnaire de la gourmandise. Robert Laffont, 2012.
- Georges Dubosc. Le sucre de pommes de Rouen : G.-A. Le Roy dans Annales des falsifications et des fraudes, mai 1920. Bulletin de la Société d'histoire de la pharmacie, 1926.