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Mac Mahon, un président de la République d'origine irlandaise à Sully

Quand : 13 juin 1808

Mac Mahon | ©Paris Musées - Musée Carnavalet / CC0
Château Château de Sully

Saviez-vous que le président de la République française d'origine irlandaise Patrice de Mac Mahon naît au château de Sully, le 13 juin 1808 ?

6 choses à savoir sur Mac Mahon

Avant d’en savoir plus sur sa famille et son château bourguignon de Sully, voyons de plus près, avec quelques anecdotes, qui se cache derrière le 3e président de la République française (1873 à 1879) !

« J’y suis, j’y reste »

Cette phrase, passée dans le langage courant, elle est de lui ! Il la prononce lors du siège de Sébastopol, en pleine guerre de Crimée, en 1855.

On vient de lui dire que la redoute sur laquelle il se tient est minée, qu’il faut s’enfuir. Non : le futur président refuse.

Car avant d’être un homme politique, Patrice est un militaire, tout droit sorti de Saint-Cyr.

À l’Élysée, le premier !

Il s’agit du tout premier président de la République à s’installer au palais de l’Élysée, en 1874 !

Le retour du roi ?

Une Troisième Restauration a failli voir le jour, en 1873, pour rétablir la monarchie en France.

C’est Henri d’Artois, comte de Chambord, petit-fils du roi Charles X, qui est le prétendant au trône.

Henry V comme l’appelle ses partisans. Sauf que monsieur se trouve en exil, depuis la Révolution de 1830.

Mac Mahon (un monarchiste d’ailleurs) se fait élire, en attendant le retour du comte.

Il faut attendre 1879 pour que Mac Mahon démissionne, avec la montée en force des députés républicains et la nomination de Jules Grévy. La monarchie… c’est fini pour de bon !

Naissance du septennat !

Le septennat naît avec Mac Mahon : le 20 novembre 1873, l’Assemblée nationale vote une loi qui lui confie la Présidence de la République, en attendant le retour du prétendant au trône et la restauration de la monarchie… qui ne se fera jamais.

Duc de Magenta

Il devient le tout premier duc de Magenta, en 1859.

Un titre donné par Napoléon III, en même temps que le bâton de maréchal. Pourquoi ?

Pour sa bravoure lors de la bataille de Magenta, en juin 1859, qui oppose les franco-piémontais aux Autrichiens !

Rien à voir ou presque, mais la couleur rose violacé magenta doit son nom à cette bataille.

Le chimiste à l’origine de la découverte de ce colorant en 1858, François-Emmanuel Verguin, a voulu rendre hommage à cette victoire militaire française.

Gaffes et bévues !

Le pauvre Mac Mahon passe aujourd’hui encore pour un gaffeur. Ses nombreuses phrases maladroites ont toujours fait rire.

Parmi les plus célèbres :

  • « La fièvre typhoïde, on en meurt ou on en reste idiot. Je sais ce que c’est, je l’ai eu. »
  • « Que d’eau, que d’eau ! », dit-il après avoir découvert sur place à Toulouse les inondations meurtrières, dues à une crue de la Garonne, en juin 1875...
Château de Sully

Château de Sully | ©Velvet / Wikimedia Commons / CC-BY-SA

La famille Mac Mahon : d’Irlande à la Bourgogne

Ses parents

Le futur président naît Marie Edme Patrice Maurice au château de Sully, le 13 juin 1808. L’avant-dernier enfant, d’une fratrie qui compte déjà 16 petiots.

Sa mère s’appelle Pélagie de Riquet de Caraman : elle descend du célèbre Paul Riquet, le constructeur du canal du Midi !

Son père s’appelle Maurice François Mac Mahon. Né lui aussi au château de Sully, en 1754.

Ce maréchal de camp sert fidèlement le roi Charles X.

Sur le chemin de l'exil

Les Mac Mahon… un nom qui sent la tourbe, la bruyère, la brume d’une lande noyée sous la pluie… l’Irlande, oui !

Les Mac Mahon sont d’origine irlandaise. Ils trouvent refuge en France, vous savez ?

Ils font partie de ces familles anglaises, écossaises et irlandaises venues en exil avec l’ex-roi d’Angleterre Jacques II Stuart, en 1691.

Louis XV reconnaît la noblesse des Mac Mahon un peu plus tard en 1750 et les naturalise.

Un médecin en Bourgogne

Mais qui a été le premier Mac Mahon en France ? Le grand-père du président, Jean-Baptiste Mac Mahon !

C’est un médecin réfugié, qui pose ses valises à Autun, en 1742.

Il est né à Limerick en Irlande, en 1715, d’une dame O’Sullivan et d'un sieur Mac Mahon, qui l’envoient finir ses études en France, à Reims.

Parmi ses clients, on trouve le sieur de Morey, un monsieur trèèès âgé. Le riche mari de la jeune Charlotte Le Belin.

Les trois se lient d’amitié... Puis, Morey décède. Sur quoi, yopla, Mac Mahon épouse Charlotte (déjà enceinte), une union « célébrée sans apparat ».

Minute ! Morey a un frère, Claude, qui en 1714 avait acheté le château bourguignon de Sully.

Après la mort de Claude, Charlotte hérite de Sully : voilà comment Mac Mahon en devient propriétaire !

Jean-Baptiste venait d’entrer dans l’une des plus riches familles de Bourgogne, avec « un marquisat considérable, sept paroisses, vingt-cinq seigneuries, 3000 arpents de bois, un superbe château. »

Plus tard, d’autres membres de la famille Morey essaieront de faire annuler l’héritage et récupérer le château, en vain...

Mac Mahon par Ernest-Charles Appert

Mac Mahon par Ernest-Charles Appert | ©Paris Musées - Musée Carnavalet / CC0

Sources

  • Paul Estienne. Histoire complète du maréchal Mac Mahon. 1874.
  • Augustin Cabanès. Le cabinet secret de l’Histoire. 1895.

À propos de l'auteure

Vinaigrette
Passionnée par les balades et par l'Histoire, grande ou petite... pleine de détails bien croustillants, si possible !