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Beaulieu-lès-Loches : le tombeau de Foulques

Quand : 1007 - 1040

L'abbatiale | BRUNNER Emmanuel / CC-BY-SA
Abbatiale Foulques Nerra Église abbatiale de Beaulieu-lès-Loches

Foulques le sanglant

C’était un tout petit bourg répondant au beau nom de Bellus locus (« beau lieu »), juste séparé de Loches par un bras de l’Indre, choisi par le terrible comte d’Anjou Foulques Nerra pour y construire une abbaye bénédictine, en 1007.

Aaah, Foulques le sanglant... Il avait déjà réalisé plusieurs pèlerinages à Jérusalem.

Mais quelles fautes le rongeaient à ce point, pour vouloir à tout prix multiplier les fondations pieuses ?

Pour Beaulieu, c’est en fait le meurtre d’Hugues de Beauvais, dont il veut soulager sa pauvre conscience.

Vous vous souvenez ? Constance, l'épouse du roi Robert le Pieux, nièce de Foulques, détestait Hugues : mais c’est que son mari passait bien plus de temps avec lui !

Jalouse, elle supplie son oncle Foulques de se débarrasser du malotru.

En un éclair, celui-ci envoie sa clique pour faire assassiner Hugues devant les yeux du roi...

Foulques s’était confessé au pape, qui lui avait dit qu’il fallait au moins fonder une abbaye, pour sauver son âme déjà bien encrassée par le vice.

Et voilà : Beaulieu était née !

Une naissance avec un joli prénom : Foulques dédie l’église à la Trinité, aux Archanges, Chérubins et Séraphins et au St-Sépulcre, petit souvenir de Jérusalem : d’ailleurs, la légende dit que l’une des pierres de l’abbaye vient de là-bas !

Le tombeau de Foulques

Foulques Nerra meurt à Metz de retour d’un énième pèlerinage : il voulait reposer dans son abbaye de Beaulieu...

Eh bien, il le sera, dès 1040. Sauf que le tombeau disparaît à la Révolution...

En 1870, on exhume ses os du tombeau où il était censé reposer et on les authentifie.

Pas de doute, assure-t-on, ce sont bien les os du comte d’Anjou !

Rebelote en 2007, nouvelle exhumation : mais là, techniques scientifiques à l’appui, on révèle que ce n’est pas le corps de Foulques !

Non, celui d’un chanoine, tout bête...

En même temps, avec tout le bazar qu’a subi l’abbaye pendant tous ces siècles, on a bien dû les déplacer un chouia, ces os, non ?...

Alors, le mystère reste entier quant à l’emplacement exact de la tombe et des os du faucon noir !

La visite de l’abbatiale

De l’église du 11e siècle, il reste le haut clocher roman en pierre (60 m) et un mur de la nef (12e siècle).

À voir aussi dans la ville la maison du prieur du 14e siècle (place du Gal Leclerc), qui faisait partie de l’abbaye.

Sources

  • G. Bouet. L'église de Germigny et celle de Beaulieu-sous-Loches. 1868.
  • Jacques Carré de Busserolle. Dictionnaire géographique, historique et biographique d'Indre-et-Loire et de l'ancienne province de Touraine (tome 3). 1880.

À propos de l'auteure

Vinaigrette
Passionnée par les balades et par l'Histoire, grande ou petite... pleine de détails bien croustillants, si possible !