À qui doit-on l'inscription au fronton du Panthéon, « Aux grands hommes, la patrie reconnaissante » ?

Rappelons déjà par dire qu'à la base, le Panthéon est une église, dédiée à Sainte-Geneviève. Hé oui ! Achevée en 1790, elle a été construite pour célébrer la guérison de Louis XV, tombé gravement malade à Metz, en 1744. Révolution française et déchristianisation obligent, l'église, qui vient d'être achevée, doit pourtant changer de rôle. Être transformée... ou détruite !

C'est là qu'intervient notre homme : Emmanuel de Pastoret (1775-1840), avocat et homme politique originaire de Marseille. En 1791, il est élu procureur général syndic du département de Paris.

Pastoret (1789) | ©Paris Musées - Musée Carnavalet / CC0

C'est en cette qualité qu'il est le premier à oser proposer, lors d'une séance à l'Assemblée Constituante, le 3 avril 1791, la transformation de l'église Sainte-Geneviève en « Panthéon français » !

Une nécropole, ni plus ni moins, dédiée aux personnalités remarquables qui ont marqué la France. Il s'inspire de ce qui existe déjà en Angleterre, à Westminster notamment. « Que le temple de la religion devienne le temple de la patrie, que la tombe d'un grand homme devienne l'autel de la liberté », clame-t-il haut et fort... C'est beau !

Et c'est ce même Pastoret, lors de cette même séance, qui suggère la phrase qui doit figurer sur le fronton du bâtiment : « Aux grands hommes, la patrie reconnaissante. »

Et voilà ! Sans lui, on peut dire que l'église Sainte-Geneviève aurait probablement été détruite, et le Panthéon n'aurait j'aimais vu le jour !