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À la découverte du « château du haut » de Villarceaux

Quand : 1754 - 1759

Villarceaux | ©Anecdotrip.com / CC-BY-NC-SA
Château Jardin Domaine de Villarceaux

Le château du marquis de la Bussière

Après avoir abrité les amours de la célèbre épistolière Ninon de Lenclos et de Louis de Mornay, marquis de Villarceaux, le domaine entre de plain-pied au 18e siècle !

Et voici venir Charles-Jean-Baptiste du Tillet, marquis de la Bussière.

C’est ce monsieur qui fait construire le château actuel, entre 1754 et 1759.

Il est le neveu de Louis de Mornay : celui-ci lui donne son château à la mort de Charles, le fils qu’il a eu avec Ninon, tué à la bataille de Fleurus.

Villarceaux

Villarceaux | ©Anecdotrip.com / CC-BY-NC-SA

De grands architectes

C’est Jean-Baptiste Courtonne qui se charge de la construction du château, secondé par l’entrepreneur François Glaçon, l'un de ses fidèles collaborateurs.

Il est le fils de Jean Cortonne, qui construit à Paris l’hôtel Matignon ou encore l’hôtel de Noirmoutier, actuelle résidence du préfet de Paris, rue de Grenelle !

Il est aussi l’auteur d’un Traité de perspective, assez réputé de son temps.

Son fils, lui, est connu à Paris pour avoir bâti l’hôtel d’Albret, dans le Marais : l’actuel siège des Affaires culturelles de la ville de Paris.

Villarceaux

Villarceaux | ©Anecdotrip.com / CC-BY-NC-SA

Villarceaux

Villarceaux | ©Anecdotrip.com / CC-BY-NC-SA

Une carrière toute proche !

La construction de ce qui s’appelle aujourd’hui « château du haut » commence en 1754, pour s’achever quatre ans plus tard.

Les pierres sont extraites sur place, tirées d’une carrière creusée dans le plateau rocheux !

Villarceaux

Villarceaux | ©Anecdotrip.com / CC-BY-NC-SA

Le vertugadin de Villarceaux

Il date du 18e siècle, aménagé dans la roche même de la colline.

Il relie la partie basse du domaine au château du haut. La vue est magnifique !

Mais de quoi le vertugadin, élément typique des jardins à la française, tient-il son nom ?

D’une partie de costume féminin : un rembourrage placé autour des hanches, sous la robe, pour lui donner plus d’ampleur.

Par extension, cela désigne une pente d’herbe en amphithéâtre !

Villarceaux : le vertugadin

Villarceaux : le vertugadin | ©Anecdotrip.com / CC-BY-NC-SA

Villarceaux : le vertugadin

Villarceaux : le vertugadin | ©Anecdotrip.com / CC-BY-NC-SA

Des statues italiennes

Avez-vous remarqué ces statues, qui bordent le vertugadin ?

Elles datent des 17e et 18e siècles.

Elles proviennent du palais Altieri de Rome et de la villa d’Este, sur le lac de Côme !

Villarceaux

Villarceaux | ©Anecdotrip.com / CC-BY-NC-SA

Un somptueux décor

L’intérieur du château présente une belle collection de meubles des 17e et 18e siècles.

Et dans la salle à manger… une surprise !

Madame de Maintenon y est représentée nue… impossible ? Pourtant, si, on va le voir !

Villarceaux

Villarceaux | ©Anecdotrip.com / CC-BY-NC-SA

Le tableau du scandale : Mme de Maintenon nue !

L'amant de Ninon

On a vu que Louis de Mornay, ancien propriétaire de Villarceaux, a été l’amant de la belle Ninon de Lenclos, avec qui il vit son histoire d’amour au cœur du domaine.

Séparée de Ninon, Louis commence à faire la cour à Françoise d’Aubigné, l’épouse du vieux poète Paul Scarron.

Il commence par l’approcher après la mort du mari.

Françoise devient sa maîtresse pendant près de 3 ans, avant qu’elle ne rompe avec ces mots :

« Je ne veux plus te voir ici ou même ailleurs pendant une année, et puis nous nous reverrons comme des vieux amis, mais que la porte de ma chambre te sera à jamais fermée. »

Si ce n’est pas clair…

Villarceaux : Mme de Maintenon

Villarceaux : Mme de Maintenon | ©Anecdotrip.com / CC-BY-NC-SA

Un amour déçu !

Louis de Mornay aurait peint lui-même ce portrait scandaleux représentant la future Mme de Maintenon en déesse grecque, sein nu.

Son air ? Blasé, indifférent.

La faute à cet Amour tenant sa flèche... c’est Louis de Mornay, qui s’est immortalisé ainsi !

La dame a-t-elle posé pour Mornay, ou bien celui-ci a-t-il simplement fantasmé son amour perdu ?

Mystère !

Villarceaux

Villarceaux | ©Anecdotrip.com / CC-BY-NC-SA

La fin d'une époque

Le marquis de la Bussière meurt très âgé, en 1794, à l’âge de 84 ans, protégé par les habitants du bourg voisin, sous la Révolution.

En 1796, ses filles vendent le domaine de Villarceaux… clap de fin !

Sources

  • Encyclopédie Châteaux Passion. Éditions Atlas, 2001.
  • Article Les joyaux à admirer lors d'une visite du domaine de Villarceaux sur le site officiel du domaine, villarceaux.iledefrance.fr.
  • Juliette Benzoni. Le roman des châteaux de France. Perrin, 2012.

À propos de l'auteure

Vinaigrette
Passionnée par les balades et par l'Histoire, grande ou petite... pleine de détails bien croustillants, si possible !