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8 anecdotes sur la galerie Vivienne

Quand : 1826 - 1880

L'entrée | Anecdotrip.com / CC-BY-NC-SA
Rue Quartier Galerie Vivienne

1 - Le passage se construit sur un cimetière gallo-romain

Un cimetière. Il existait un vieux cimetière gallo-romain, à l’emplacement du passage actuel et de la rue Vivienne :

« En 1751, on trouva non loin de la maison où fut édifiée la galerie Vivienne, entre autres débris de monuments funèbres, une urne de marbre dont la face principale était ornée d’un feston de fleurs et de fruits qui se rattachait à des têtes de béliers placées à la partie supérieure des angles de cette urne. Au-dessous de ce feston, on voyait une inscription portant que Pithusa avait fait exécuter ce monument pour sa fille Ampudia Amanda, morte à l’âge de 17 ans. »

2 - D'où vient le nom Vivienne ?

Vivienne, du nom de la famille Vivien, des bourgeois parisiens qui créent la rue du même nom, en 1631.

C’est alors une voie très commerçante, entre le Palais-Royal et le boulevard Montmartre !

« Si toutes les spéculations se lancent dans Paris par la rue Vivienne, la rue Vivienne ne se laisse pas aller à leurs séductions. Elle se méfie des morceaux de papier qui représentent des millions. Sa grande affaire est de vendre des cachemires, du satin, du velours, tout ce qui est riche, somptueux, élégant, des chapeaux et des écharpes, des éventails et des parures, des plumes et des fleurs. »

3 - La galerie devient le passage parisien le plus fréquenté, au 19e siècle

Au 19e siècle, grand changement !

Le notaire Marchoux, qui habite la rue Vivienne, décide d’acheter des hôtels rue des Petits-Champs et rue de la Banque. Pour créer un passage, tiens !

Il s'en frotte déjà les mains : c’est à la mode et ça peut rapporter gros.

L'inauguration a lieu en 1826. Comme prévu, Marchoux s'enrichit vite, vu que le passage devient le lieu le plus fréquenté de la ville !

Il offre aux « désœuvrés qui trouvaient trop tristes et trop désolées les galeries un peu monotones du palais Royal » un nouveau lieu animé.

Amédée Kermel affirme dans son Paris ou le Livre des Cent-et-Un :

« Sans contredit, le plus fréquenté de tous les passages de la capitale. C'est le chaînon qui joint aux boulevards. Aucun autre ne se trouve mieux placé que lui pour être un foyer brûlant de circulation et d'activité. »

4 - La galerie abrite un curieux Cosmorama

En 1828, la galerie Vivienne abrite un café, plusieurs magasins de mode et de nouveautés, comme on dit à l'époque, un libraire et deux marchands d'estampes.

Puis en 1832, l'abbé italien Gazzera installe son Cosmorama, véritable spectacle qui montre des paysages en relief du monde entier, grossis grâce à des miroirs spéciaux !

L'Univers illustré (25/07/1874) dit :

« 800 vues différentes furent ainsi mises successivement sous les yeux du public. Pendant 20 ans, le Cosmorama eut beaucoup de vogue. Il ne ferma qu'en 1832. Les tableaux étaient peints à la gouache et à l'aquarelle. Ce n'étaient donc que des à peu près au point de vue de l'exactitude. Ces à peu près attirèrent le public durant de longues années ; comment douter du succès avec les prodigieuses ressources de la photographie ? »

Un spectacle inspiré du grand succès des panoramas...

5 - La concurrence historique avec la galerie Colbert

La galerie Colbert et sa voisine, la galerie Vivienne, ont toujours été en concurrence.

L'une pourtant moins fréquentée que l'autre... je vous laisse deviner laquelle !

6 - Les stucs de Delannoy

Regardez les stucs : on a des femmes habillées à l’antique qui tiennent des couronnes de lauriers.

On a aussi, représenté dans des médaillons, la Justice (la balance), l’Agriculture (la gerbe de blé), le Travail (la ruche) et la Musique (la harpe).

Sans oublier le caducée de Mercure (le commerce), avec les cornes d’abondance : les symboles de la réussite !

Tout cela dans le joli goût néo-classique ou néo-pompéien.

On doit ces stucs et la construction de la galerie Vivienne à l’architecte François-Jacques Delannoy.

7 - Les mosaïques révolutionnaires de Facchina

Au sol, regardez : les mosaïques sont signées Facchina.

Elles datent de quelques décennies après l’ouverture de la galerie, soit 1880.

Facchina, un Italien passé maître ès mosaïques, s’installe rue Legendre à Paris en 1870 et réalise quelques-uns des plus beaux décors de la ville : l’Opéra de Charles Garnier, le Printemps et le Bon Marché, le petit Palais, le musée Grévin...

Un petit génie, ce Facchina : il a inventé une nouvelle technique révolutionnaire de pose de mosaïque.

Simple, rapide, et économique, elle consiste à pré-assembler les morceaux de mosaïques sur un support provisoire, selon un motif défini.

On aura plus qu'à appliquer la mosaïque en une fois, sur le mur recouvert de ciment frais...

8 - Le célèbre Vidocq a habité la galerie

Le célèbre flic et ancien bagnard Vidocq a habité dans la galerie Vivienne, au n° 13 !

On voit toujours l'escalier qui conduit à son appartement.

Sources

  • Léo Lespès. Paris-Album historique et monumental. 1861.
  • Jacques Hillairet. Connaissance du vieux Paris. Éditions Princesse, 1963.
  • Patrice de Moncan. Guide des passages de Paris. Éditions Le Mécène, 2011.
  • Amédée Kermel. Paris ou le Livre des Cent-et-Un. 1833.
  • Louis Lurine. Les rues de Paris : Paris ancien et moderne (tome 2). 1844.
  • Article Giandomenico Facchina de l'encyclopédie en ligne Wikipédia.

À propos de l'auteure

Vinaigrette
Passionnée par les balades et par l'Histoire, grande ou petite... pleine de détails bien croustillants, si possible !