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7 anecdotes autour de la mort de Catherine de Médicis au château de Blois !

Quand : 5 janvier 1589

Blois : la chambre dans laquelle C. de Médicis est morte | Gilles Messian / CC-BY
Château Guerres de Religion Henri III Catherine de Médicis Château de Blois

5 janvier 1589, château de Blois.

Ca sent le feu de cheminée, l’encens, la cire de bougie froide.

Ca sent les courtes journées d’hiver. Vous savez ?

Les jours rabougris et gris, nimbés par la flamme ambrée d’une chandelle.

Ceux où on filerait bien sous la couette, pour échapper au vent gelé.

La reine Catherine de Médicis, 70 ans, vient de mourir... Découvrez toutes les anecdotes !

1 - De quoi est morte Catherine ?

Catherine meurt de pleurésie, à 15 h. Autrement dit : d'une inflammation de la membrane qui entoure les poumons.

Ca a été très soudain ! Catherine gardait le lit depuis un moment, à Blois.

Deux jours avant sa mort, elle va se coucher, sans manger.

Oulà ! Un signe ! D’habitude, la reine morfale bâfre pour deux : comme la fois où elle se rend malade d’avoir « trop mangé de culs d’artichaut et de crêtes de coq » !

N’empêche que le 5 janvier 1589, tout est fini.

2 - Pourquoi Catherine meurt ici, au château de Blois

Vous savez pourquoi Catherine meurt, ici, au château de Blois ?

A cause de la phrase de son astrologue Ruggieri : « Saint-Germain verra votre mort. »

Je vous explique...

A cause, donc, de cette phrase toute bête de son astrologue, la Médicis sait OÙ elle va mourir.

Du coup, superstitieuse comme pas deux, elle va se mettre à éviter tout ce qui porte le nom de Saint-Germain :

  • Exit son palais de Saint-Germain-l’Auxerrois, à côté du Louvre.
  • Exit aussi Saint-Germain-en-Laye, le château royal.

Alors en 1589, elle se retrouve au château de Blois. Et y tombe malade. Boh, rien de bien grave, croit-elle.

Un jour, elle fait appeler son chapelain pour prier, mais il n’est pas là.

Un jeune prêtre qu’elle n’a jamais vu le remplace.

Quand Catherine lui demande son nom, il répond : Julien... de Saint-Germain.

« Je suis morte !! » couine-t-elle. Elle meurt le lendemain...

3 - La question de l'héritage

Le 5 janvier 1589 (le jour même de sa mort), Catherine dicte son testament.

Et tenez-vous bien... elle déshérite sa fille Marguerite, la reine Margot !

Au profit de qui ?

  • Sa petite-fille Christine (rejeton de sa fille Claude), que Catherine élève comme son propre enfant ;
  • Son petit-fils Charles, le bâtard qu’a eu Charles IX avec sa maîtresse, Marie Touchet.

Et tac, Margot attendra des années avant de pouvoir réclamer son dû : en 1606, la mauvaise fait un procès à Charles...

4 - D'une tombe à l'autre

Catherine avait prévu de se faire inhumer à Saint-Denis, dans la « Rotonde des Valois » : un gros caveau familial à l’extérieur de la célèbre basilique.

Hééé non ! Paris et sa banlieue étant inaccessibles à l'époque de sa mort (à cause du bazar des guerres de Religion), on l’inhume dans l’église Saint-Sauveur, à Blois.

Sauf qu'à Blois, on n’a pas le matériel pour embaumer son corps !

Il faut donc faire vite pour l’inhumer : rapport à l’odeur nauséabonde qui se dégage dans le château, hum...

On transfère le corps de Catherine à Saint-Denis... 22 ans plus tard.

Mais pas dans la rotonde, détruite en 1719 ! Dans l'actuelle basilique, où repose toujours son gisant.

Gisants de Catherine de Médicis et Henri II

Gisants de Catherine de Médicis et Henri II | ©Anecdotrip.com / CC-BY-NC-SA

5 - Une belle jambe !

1793. La Révolution destructrice exhume les restes de Catherine de Médicis, à Saint-Denis.

Un homme en garde un petit souvenir... sa jambe, qu’elle a plutôt jolie et bien conservée !

On peut voir ce vestige macabre (tout noir aujourd’hui) au musée Tavet de Pontoise (95).

6 - Les derniers mots de Catherine ?

« C’est bien taillé, mon fils. Maintenant, il faut coudre. » Ca, ce sont les derniers mots marquants de Catherine avant sa mort !

Je vous explique.

Henri III vient de faire assassiner le duc de Guise, dans une pièce au-dessus de la chambre de la reine, mais voui !

Vous savez ? On est en pleines guerres de Religion. Protestants VS catholiques.

Henri III n’a pas de gosses, il faut un héritier au trône : le futur Henri IV y prétend, mais il est protestant. Guise, lui, à la tête des ultra-catholiques, se voit déjà roi. Il faut l’éliminer...

Catherine apprend la nouvelle de la bouche d’Henri, qui gueule, tout content : « A présent, je suis roi ! » Ce à quoi elle dit cette phrase, qui veut dire : OK, c’est bien, maintenant il faut affronter les conséquences.

Et dire que Catherine s’était enquiquinée à réconcilier catholiques et protestants... En tout cas, la nouvelle lui fait un choc, qui ne fait que précipiter sa mort !

7 - Comment les gens ont réagi à la mort de Catherine ? (une histoire de chèvre)

Ben... pour être franche, la mort de Catherine laisse les gens indifférents. Com-plè-te-ment froids. Sa mort s’est faite « au grand étonnement de tous ».

L’Estoile dit dans son Journal : « Elle n’eut pas plutôt rendu le dernier soupir, qu’on n’en fit non plus de compte que d’une chèvre morte. » Ben dites donc.

Aujourd’hui, on considère Catherine de Médicis comme une femme sans cœur, une calculatrice froide, à l’origine du massacre de la Saint-Barthélémy...

Voui ! Mais pas que, paradoxalement !

Elle a aussi tout fait pour pacifier les relations protestants/catholiques, pendant les guerres de Religion, signant moult traités de paix.

Conclusion ?

Guise assassiné, la Médicis disparue, les ultra-catholiques se soulèvent contre Henri III.

Henri de Navarre le presque Henri IV débarque, et Henri III (seul face à tous) s’allie avec lui.

Jusqu'à ce que quelques semaines après la mort de sa mamma, Henri III se fasse assassiner par un moine fanatique à Saint-Cloud...

À propos de l'auteure

Vinaigrette
Passionnée par les balades et par l'Histoire, grande ou petite... pleine de détails bien croustillants, si possible !