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15 anecdotes sur Jacques Cartier

Quand : 1491 - 1557

Jacques Cartier (Théophile Hamel, 1848) | ©Wilfredor / CC-BY-SA
Château Exploration Manoir de Limoëlou

Le Malouin Jacques Cartier a vécu au manoir du Limoëlou, les dernières années de sa vie.

Retour en 15 anecdotes sur la carrière du découvreur du Canada !

1 - C’est le flou total sur sa naissance !

Les premières années de vie de Cartier, c’est un peu comme une grosse brume d’automne sur Terre-Neuve… le flou total !

Si l'on sait qu’il naît vers 1491, où exactement, mystère. Pas à Saint-Malo intra-muros, mais sûrement à Paramé ou Saint-Servan.

Jacques est le fils de Jamet Cartier et de Jesseline Gensart. Une famille de marins et de petite noblesse, au service des ducs de Bretagne.

Jacques commence lui-même sans doute comme matelot, puis devient capitaine.

2 - François Ier l’envoie explorer une terre réputée pleine de richesses

C’est en 1533 que Jean Le Veneur, abbé du Mont-Saint-Michel, recommande Cartier au roi François Ier…

Le Malouin aurait, selon ses dires, déjà fait plusieurs voyages en Amérique !

Le roi envoie donc Cartier dans le but de rechercher le pays où, disait-on, se trouvait une grande quantité d’or, et mieux encore… de trouver un chemin vers l’Asie. Le fameux passage du Nord-Ouest !

François le fait « capitaine et pilote pour le roy ayant charge de voyager et aller aux Terres-Neuves. »

Terre-Neuve

Terre-Neuve | ©gloverbh222 / Pixabay

3 - Quid de l'exploration avant Cartier ?

Vers 1530, l’Europe ne sait presque rien de l’Amérique du Nord !

Quelques Vikings ont bien navigué vers Terre-Neuve et le Groenland, au 10e siècle ; au Moyen Âge, des pêcheurs basques pêchent la morue dans les mêmes eaux...

En 1497, l’Italien Jean Cabot fait un voyage vers Terre-Neuve et longe la côte américaine jusqu’à Chesapeake.

En 1500, le Portugais Corte Real découvre le Groenland et le Labrador.

En 1520, le pêcheur portugais Joao Alvares Fagundes mène l’exploration de la Nouvelle-Écosse et passe devant l’embouchure du Saint-Laurent, qu’il prend pour une baie.

En 1523, Verrazano, appuyé par l'armateur Jean Ango, approche en 1521 la Caroline du Nord et longe la Virginie jusqu’au Cap Breton.

Manoir du Limoëlou

Manoir du Limoëlou | ©Cortom2 / CC-BY-SA

4 - Des problèmes pour recruter !

Cartier rencontre des soucis, au moment de recruter l’équipage de ses bateaux.

Hé oui ! Agacés, un brin jaloux, les capitaines et armateurs malouins voyaient, sous leur nez, Cartier se réserver les meilleurs matelots !

Ils vont jusqu’à lui mettre des bâtons dans les roues, à savoir « cacher et faire cacher lesdits maîtres de navires, maîtres mariniers et compagnons de mer » !

Il faut une décision de justice de mars 1534 pour rendre disponibles tous les Malouins, avec interdiction aux bateaux de quitter le port sous peine d’une amende, jusqu'à ce que les équipages des navires de Cartier soient au complet.

5 - Le 1er voyage (avril-sept. 1534)

Cartier part de Saint-Malo avec 2 bateaux et 60 hommes.

Il explore la baie de Gaspé, au bord du golfe du Saint-Laurent.

C’est à Gaspé qu’il plante, le 24 juillet 1534, une croix de 30 pieds, revendiquant l’endroit pour le roi.

La réplique de cette croix se trouve devant la tour Solidor de Saint-Malo...

Tour Solidor et réplique de la croix de Gaspé

Tour Solidor et réplique de la croix de Gaspé | ©Ibex73 / CC-BY-SA

6 - Le 2e voyage (mai 1535-juillet 1536)

Toujours plus convaincu par la présence d’or en Amérique, François Ier fait armer 3 navires : y embarquent 110 hommes d'équipage, plus plusieurs membres de la famille de Cartier, épouse comprise.

Ils arrivent, après 50 jours de trajet, à l’île aux Oiseaux, à Terre-Neuve.

Puis, Cartier s'engage sur le Saint-Laurent.

Il croit avoir découvert le fameux passage du Nord-Ouest : il se rend compte que non, lorsque l’eau s’adoucit !

Il baptise le fleuve du nom de Laurent, le saint fêté ce 9 août 1535.

C’est là aussi que Cartier baptise le pays Canada, d’un nom qui signifie « village » en huron, la langue des Indiens.

Ils remontent le Saint-Laurent aussi loin que possible. Ils découvrent Hochelaga, que Cartier nomme Mont Royal, aujourd’hui… Montréal ! Du nom d'un des hommes l’accompagnant, Claude de Pontbriand, seigneur de Montréal en Périgord.

Vous verrez toujours, dans la cathédrale de Saint-Malo, la dalle commémorant le départ du second voyage de Cartier !

Plaque Jacques Cartier dans la cathédrale

Plaque Jacques Cartier dans la cathédrale | ©Foroa / CC-BY-SA

7 - Le 3e voyage (1541-1542)

Cartier n'est plus le chef de cette troisième expédition.

Le roi lui a imposé son nouveau favori, Jean-François de Roberval.

Cartier l'aurait-il mauvaise ? Il quitte en tous cas Saint-Malo en mai 1541, sans Roberval... qui n'est pas prêt.

À Charlesbourg-Royal, près de Québec, Jacques trouve des pierres précieuses et de l'or en quantité prodigieuse...

Mais, attendez ! Le Malouin finit par tomber nez à nez avec Roberval, à Terre-Neuve : ce dernier ordonne à Cartier de rebrousser chemin et de l’accompagner à l’intérieur du pays.

Cartier refuse : pire, il fait faux bond à son chef en quittant de nuit le port, pour rentrer en France…

En attendant, le roi est déçu des résultats de cette expédition. Cartier aussi, qui se retire chez lui à Saint-Malo, au manoir de Limoëlou.

Mais ! Quid de l’or et des diamants ? Après expertise, ce sont en fait de la pyrite de fer et du quartz... sans aucune valeur !

D’où l’expression « faux comme les diamants du Canada » et le nom actuel de cap Diamant, à l’extrémité est de la colline de Québec !

Québec et le Saint-Laurent

Québec et le Saint-Laurent | ©JoeBreuer / Pixabay

8 - Cartier s’est comporté comme un sauvage avec les Indiens

Cartier rencontre des Iroquoiens dès son premier voyage. Tout se passe à peu près bien.

Le chef, Donnacona, accepte que Cartier emmène deux de ses fils, Domagaya et Taignoagny, en France. Ils serviront d’interprètes, à l'occasion du second voyage de Cartier, l’année suivante.

Mais lors de ce voyage, des conflits surgissent : Cartier ne respecte pas du tout l’autorité de Donnacona et son interdiction d’aller explorer plus en avant.

En 1536, Cartier kidnappe 9 indiens (dont Donnacona), lors d’une fête donnée en leur honneur, pour ne jamais les ramener chez eux.

Donnacona meurt en France après avoir été baptisé à Saint-Malo et présenté à la cour de François Ier.

Lors du 3e voyage, Cartier ira raconter aux Indiens que Donnacona est mort, et que les autres n’ont pas voulu rentrer chez eux et mènent grand train de vie en France. En fait... ils étaient tous morts en Bretagne.

Les Indiens ne croient pas un traître mot des Blancs et les relations ne feront que s’envenimer entre Européens et Iroquoiens.

Cartier rencontrant les Indiens en 1535 (Marc-Aurèle de Foy Suzor-Coté, 1907)

Cartier rencontrant les Indiens en 1535 (Marc-Aurèle de Foy Suzor-Coté, 1907) | ©Wilfredor / CC-BY-SA

9 - Comment s’appellent les bateaux de Cartier ?

Les plus connus, qui participent à la deuxième expédition de Cartier (1535-36), se nomment La Petite Hermine, L’Émerillon et La Grande Hermine.

10 - Le scorbut a failli tous les décimer

Sans les Indiens, on va le voir, tout l'équipage du Malouin aurait été décimé...

Nous voilà pendant la 2e expédition. Au cours de l’hiver 1535, les hommes de Cartier sont frappés par le scorbut.

Les Indiens connaissent bien un remède... mais Cartier n’arrive pas à leur soutirer le remède.

25 des 110 hommes d’équipage succombent à la maladie. Cartier tombe malade, il perd ses dents, il manque de mourir !

Il réussit enfin (par quelle ruse, mystère) à obtenir du chef Domagaya le médicament miracle : une tisane d’annedda, le cèdre blanc local, qui les guérit tous rapidement !

La Grande Hermine

La Grande Hermine | ©Library of Congress / Public domain

11 - Le manoir de Limoëlou

C’est dans ce manoir du 16e siècle, non loin de la ville-close de Saint-Malo, que Cartier passe les dernières années de sa vie, entre 1541 et 1557.

Cartier l’achète en 1541 : c’est alors une ferme, qu’il va transformer en résidence de plaisance.

Le roi l’autorise à porter le titre de « sieur de Limoëlou » et à sculpter son blason sur le portail, soutenu par deux anges et portant un franc quartier.

La maison a été transformée en 1984 en musée Jacques Cartier, pour les 450 ans de l’exploration du Canada.

Ah, au fait, en parlant du Canada... Limoilou, petit clin d’œil, est devenu un arrondissement de la ville de Québec, en 1893 !

12 - Cartier meurt de la peste

Cartier naît à Saint-Malo... il meurt sans descendance dans la même ville, le 1er septembre 1557, dans son manoir de Limoëlou.

Il avait 66 ans.

Mais savez-vous ce qui l'a emporté ?

La peste, qui ravage alors la région. Cartier la contracte probablement en visitant les plus pauvres et les orphelins, dans les hôpitaux...

On peut toujours voir la dalle funéraire de l'explorateur, dans la cathédrale de la cité corsaire.

Manoir du Limoëlou

Manoir du Limoëlou | ©Migi / CC-BY-SA

13 - Pas de colonisation !

Le Canada français ne sera colonisé qu'en 1608, par Samuel de Champlain, avec la fondation de Québec.

14 - Cartier n’a pas réussi à ouvrir le passage du nord-ouest en direction des Indes

Il faut attendre 1903 pour que l’explorateur norvégien Roald Amundsen devienne le premier homme au monde à franchir le passage du Nord-Ouest.

Il permet de relier l'Europe à l'Asie, par les mers arctiques et le détroit de Béring.

15 - Cartier a sa statue à Saint-Malo

Sur le bastion de la Hollande, sur les remparts de Saint-Malo (là où se trouvait le chenil des célèbres chiens de guet de la ville) trône la statue de Jacques Cartier, fondue en 1905 !

En 2016, une copie fidèle a été inaugurée à Québec, dans le parc Jean-Déry, au bord du Saint-Laurent.

Sources

  • André Lespagnol. Jacques Cartier. Éditions Ouest-France, 1984.
  • Frédéric Joüon des Longrais. Jacques Cartier. 1888.
  • Joseph Pope. Jacques Cartier, sa vie et ses voyages. 1890.
  • Charles Cunat. Saint-Malo illustré par ses marins. 1857.
  • Narcisse-Eutrope Dionne. La nouvelle France, de Cartier à Champlain : 1540-1603. 1891.

À propos de l'auteure

Vinaigrette
Passionnée par les balades et par l'Histoire, grande ou petite... pleine de détails bien croustillants, si possible !