Y aurait-il un trésor enfoui au pied du pont de la Tournelle ?

Du 5 au 6 nov. 1831

Le pontLe pont | ©Anecdotrip.com / CC-BY-NC-SA

Un trésor dans la Seine, au pont de la Tournelle ? Ça se pourrait !

Le vol

Tout commence par un vol, en 1831, au cœur du Département des médailles et antiques de la Bibliothèque royale de Paris (actuelle B.N.F.)…

Que s'est-il passé, cette nuit de novembre 1831 ?

Là, donc, au Département des médailles et antiques, bien caché au chaud, dort un trésor de 100 000 pièces en or et en argent.

Des pièces historiques et artistiques inestimables… qui dans la nuit du 5 au 6 novembre 1831, piouf, disparaissent.

Les voleurs pillent médailles et objets en or : 85 kg de butin en tout !

Le déroulement des faits

Dans le cabinet des médailles

Tous les canards de l’époque en parlent...

Un forçat échappé du bagne, Fossard, s’était caché dans un recoin obscur de la galerie des livres imprimés, avant de se glisser dans le cabinet des Médailles.

Facile ! À l’aide d’une scie à main, un trou avait suffit pour le laisser passer.

Une fois dans le cabinet, il perce un trou, cette fois à la porte du cabinet, où se trouvent les clefs des médailliers.

Il a maintenant la nuit entière pour commettre son vol, à la lueur dansante d’une lanterne...

Il tire les tiroirs des 8 médailliers pour voir ce qu’ils cachent. Jusqu'à apercevoir celui qui contenait les pièces les plus chères. Il le vide... entièrement !

Une corde dans le vide

Au petit jour, il s’échappe par la fenêtre du cabinet donnant sur la rue Richelieu, avec une corde qu’on retrouve fixée dans les boiseries, par un crampon.

Sur le mur extérieur, on a même la trace de ses pieds, souvenir de sa descente en rappel, son butin sur le dos.

Une patrouille aperçoit la corde pendue et donne l’alerte, mais c’est trop tard !

Hop, dans la Seine !

Fossard dépose le butin chez son frangin bijoutier, qui illico, en fond une partie.

Comme dès le lendemain, les journaux ne parlent que de ça, Fossard passe la nuit avec son fils à transporter ce qu'il reste de médailles, jusqu'au pont de la Tournelle, où ils les jettent dans la Seine.

On arrête Fossard quelques jours plus tard avec son frère, qui avoue tout. On retrouve une partie du butin, mais 2000 médailles ont été fondues.

Irrémédiablement perdues.

À moins qu'elles ne soient encore enlisées quelque part dans la Seine, qui sait ?

Sources

  • Guide pittoresque de l'étranger dans Paris et ses environs. 1830.
  • Théophile Dumersan. Histoire du cabinet de médailles, antiques et pierres gravées. 1838.