Des maisons uniques
Ces maisons sont uniques au monde ! On en compte une dizaine à Morlaix.
Elles se construisent entre le 15e siècle et le 18e siècle, toutes sur le même modèle.
La maison de la duchesse Anne est la seule ouverte au public, avec la maison à Pondalez du 9 Grande-Rue, profitez-en !
Elle date de la première moitié du 16e siècle.
On a là la maison typique d'un riche marchand de lin, d'un bourgeois, d'un armateur ou d'un drapier, construite en bois, sauf le rez-de-chaussée en granit.
Mais alors, dites voir, en quoi consistent ces maisons « à lanterne » ?
Mode d'emploi de la lanterne
La lanterne, c'est la cour intérieure couverte.
Une cour intérieure autour de laquelle s'articulent les pièces desservies par un escalier à vis tout en bois de chêne ouvragé, dont le pilier central mesure près de 11 m, taillé dans un tronc d'arbre entier !
« Le pilier central est admirablement sculpté et fouillé du haut en bas, garni de dais fleuronnés, de chapiteaux à personnages tenant des écussons, de saints ou d’évêques dans de jolies niches à chaque balcon, et il se termine en pleine lumière, mais sous un épais vêtement de poussière, sous les grands châssis de la couverture, par une statuette de saint Michel au-dessus d’un saint Christophe, je crois. »
Ça, c'est l'écrivain Albert Robida qui l'écrit, dans La vieille France, Bretagne.
Home sweet home
Des galeries permettent de faire communiquer les pièces des 3 étages : on les appelle « ponts d'allée », pond alez en breton.
D'où parfois le nom de « maison à pondalez » que vous verrez peut-être utilisé...
Tout cela réuni dans un vaste, très vaste espace au centre de la maison !
Les pièces ainsi créées sont étroites et très hautes (sur la hauteur de plusieurs étages en fait) avec une imposante cheminée en granit, « une belle cheminée de pierre à large manteau orné d’un cordon de sculptures » nous dit Robida.
Un extérieur pas mal non plus
L'extérieur de la maison n'est pas en reste : le riche propriétaire doit étaler sa richesse sur les murs de sa maison !
Ainsi, on a une décoration assez fouillée !
Ici, on remarque des statues de saints que l'on peut s'amuser à identifier grâce à leurs attributs...
Ouvrez l’œil :
- saint Yves Hélory, le patron des avocats ;
- sainte Barbe avec dans sa main la tour où elle a été enfermée ;
- sainte Catherine d'Alexandrie l'épée dans sa main ;
- saint Jacques le Majeur en habit de pèlerin avec sa coquille.
On remarque aussi un fou avec ses oreilles d'âne et d'autres petits personnages profanes...
Sources
- Albert Robida. La vieille France : Bretagne. 1891.
- Site officiel de la Maison dite de la duchesse Anne, mda-morlaix.com.