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Une visite dans l'intimité de Clemenceau à Paris

Quand : 1896 - 1929

L'entrée du musée | ©Anecdotrip.com / CC-BY-NC-SA
Musée Maison Musée Clemenceau

Partons à la découverte de l’appartement au rez-de-jardin de la rue Franklin, où Clemenceau vit de 1896 à sa mort, en 1929.

Incroyable, les lieux n’ont pas bougé !

Tout est resté intact, dans l’état dans lequel l’appartement se trouvait le jour de sa mort, le 24 novembre 1929.

Bienvenue chez Clemenceau

Quelque part entre Passy et Trocadéro... un immeuble. Hors du temps.

C'est là que l'homme d’État Georges Clemenceau s'installe, un jour de 1896.

Mais... ses fonctions au sein du gouvernement lui permettaient de vivre dans de luxueux et vastes palais officiels, non ?

Oui, mais que voulez vous : il préfère l'intimité feutré d'un petit appartement, au milieu de ses livres, sa collection d'art asiatique et nombreux souvenirs de voyage.

Visiter le 15 rue Franklin, c'est découvrir la vie passionnante de cet homme défenseur acharné du capitaine Dreyfus, créateur de la police moderne, anticlérical, anticolonialiste, qui commence sa carrière en tant que médecin !

L'appartement de Passy

Son appartement compte trois pièces principales. La chambre et le cabinet de travail donnent sur le joli jardin.

La salle à manger, « fort triste, ne servait au Tigre que deux fois vingt minutes par jour. Car il prenait ses repas si rapidement que ce n’était vraiment pas un plaisir, pour ses rares invités, d’avoir à le partager. » (L’Oeil de Paris du 10/11/1928)

Sans oublier la toute petite salle-de-bain restée dans son jus, intacte...

La salle à manger

La salle à manger | ©Anecdotrip.com / CC-BY-NC-SA

La chambre

La chambre | ©Anecdotrip.com / CC-BY-NC-SA

Clemenceau chez lui

La journée type de Clemenceau ?

Le Journal du 23/11/1936 rapporte : il se couche tout habillé. Après quelques heures de sommeil, il se lève vers minuit, prend à 2 heures une bouillie préparée à l’avance et travaille jusqu’à 6 heures.

C'est dans cet appartement qu'il travaille, sans relâche, sur les 665 articles pour la défense du capitaine Dreyfus, entre 1899 et 1903 !

Ça, c’est son domestique, Pierre, qui le raconte. Il y a aussi Marie la cuisinière, « une grosse Vendéenne » et la « bonne » Thérèse.

C’est sa célèbre soupe à l’oignon, qui lui fait office de petit déjeuner, et va lui permettre de tenir jusqu’au déjeuner, à 12h30 !

Entre autres petits détails, Caroline Charité, une autre de ses cuisinières, rapporte au journal Paris-Midi d'août 1943 que Clemenceau adorait les confitures et le thé, et ne buvait jamais de vin, mais de l'eau des environs de Juvisy...

La salle de bain

La salle de bain | ©Anecdotrip.com / CC-BY-NC-SA

Le bureau

Le bureau | ©Anecdotrip.com / CC-BY-NC-SA

Le jardin

Voici un joli bout de terre, d’où Clemenceau a longtemps eu une jolie vue sur la Seine, les immeubles d'aujourd'hui n'ayant pas encore été construits…

L’Oeil de Paris du 10/11/1928 ajoute : « Si des constructions avaient rétréci considérablement l’horizon, le jardin toutefois demeurait. »

Clemenceau aime les fleurs et les fruits : il cultive ici raisins et poires.

Et les animaux ! Des poules et des lapins, qu’il élève avec soin.

« Au cours d'un hiver rigoureux, pour protéger ses poules contre le froid, il voulut installer sous leur toit un petit poêle. Mais le poêle faisait de la fumée. Et il fallut parlementer, avec les voisins, pour l’évacuation de celle-ci. Or, les voisins, c’était l’établissement d’éducation Saint-Louis-de-Gonzague... » (L’Oeil de Paris du 10/11/1928)
Le jardin

Le jardin | ©Anecdotrip.com / CC-BY-NC-SA

Le jardin

Le jardin | ©Anecdotrip.com / CC-BY-NC-SA

L'anecdote sur le chien Dunley

Vous verrez son portrait dans le bureau de Clemenceau... Il s'agit de Dunley, son chien anglais, un être bien familier des lieux !

Un « dogue de bonne race, dont l’allure brutale était bien faite pour plaire à son maître », raconte L’Oeil de Paris du 10/11/1928.

« Hostile aux étrangers, Dunley trouvait même le moyen de se fâcher avec son maître. »

Car l'animal disparaissait du domicile de la rue Franklin, tout bonnement !

Cela lui prenait, comme un ado que l’on a engueulé ou que l’on a frappé trop fort : monsieur s’échappait et vaquait dans Paris.

Dictionnaire Clemenceau (S. Tomei, S. Brodziak, 2017) raconte comment Dunley, après l'une de ses escapades parisiennes, finissait par être fatigué.

Ne voulant pas rentrer à pattes, il sautait dans un fiacre, montrait son adresse gravée sur sa médaille au cocher et se faisait ramener rue Franklin.

Clemenceau payait alors la course en râlant !

La salle à manger

La salle à manger | ©Anecdotrip.com / CC-BY-NC-SA

L'espace musée

L'espace musée | ©Anecdotrip.com / CC-BY-NC-SA

Pour continuer...

La visite se poursuit au premier étage de l'immeuble.

On y découvre un bel espace muséographique dédié à la carrière et les multiples facettes de Clemenceau, le tout très bien documenté et rempli d'objets ayant appartenu au Tigre.

Source

  • S. Tomei, S. Brodziak. Dictionnaire Clemenceau. Robert Laffont, 2017.

À propos de l'auteure

Vinaigrette
Passionnée par les balades et par l'Histoire, grande ou petite... pleine de détails bien croustillants, si possible !