Le château de Sassetot est aussi connu sous le nom de « château de Sissi »… car pendant un été radieux, l’impératrice d’Autriche Élisabeth y est venue passer deux mois !
Sissi et sa fille en Normandie
Le château de Sassetot se construit dès 1772.
D'abord résidence du député de Seine-Maritime et maire de Rouen Adrien Deshommets, son propriétaire suivant, Albert Perquer, armateur du Havre, accueille Sissi à l’été 1875.
Élisabeth Amélie Eugénie de Wittelsbach, dite Sissi, impératrice d’Autriche, a 38 ans.
En avril 1875, le médecin de l’empereur d’Autriche recommande à l'impératrice d’emmener sa fille Marie-Valérie, 7 ans, au bord de la mer, à cause de sa santé fragile.
Ce sera la France, la Normandie.
Élisabeth arrive en juillet avec sa cour composée d’une soixantaine de personnes.
L’illustration (tome LXVI, 1875) rapporte :
« Le château de Sassetot est une résidence tout à fait princière. Un parc immense boisé l’entoure et étend ses dépendances jusqu’au rivage de la mer. L’impératrice Élisabeth qui aime l’équitation et la chasse ne trouvera ailleurs mieux que là de quoi satisfaire à goûts bien connus pour la vie de campagne. »
Sa Majesté à Sassetot
Le moniteur de la mode de janvier 1875 raconte :
« L’impératrice à Sassetot s’habille avec une extrême simplicité nuance de ses robes ne varie pas entre le noir et le gris deuil. Elle porte au château une robe dont la coupe particulière est charmante et mérite d’être mentionnée ; c’est une tunique collante, sans plis ni fronces devant, avec trois gros plis par-derrière. Chaque jour, Sa Majesté reçoit des nouvelles de l’empereur son époux et de ses enfants. Elle s’occupe de composer tout un album des points de vue qui l’ont frappée le plus durant son séjour. Une de ses dames aquarelliste distinguée s’est chargée de peindre tout exprès pour elle certaines vues où la photographie n’a point passé. La musique et le travail à l’aiguille occupent aussi le temps de l’auguste touriste. Sa Majesté brode avec une perfection qu’admireraient les meilleures ouvrières de Paris. »
Bain de mer !
Élisabeth descend jusqu’à la mer toute proche en landau : une avenue conduit alors à la plage des Petites-Dalles, à moins de 2 kilomètres de Sassetot.
On lui a dressé un petit pavillon qui sert de cabine ; des toiles, formant une sorte de galerie, sont tendues de cette cabine jusqu’au bord de l’eau, pour la protéger des regards indiscrets !
Son bain de mer pris, elle regagne le château de Sassetot à pied.
Un grave accident
Elle qui adore monter à cheval profite des bêtes qu'on a mis à sa disposition.
Elle part galoper dans la campagne alentour pendant des heures…
C’est pendant ce séjour qu’elle manque de se tuer, dans le parc du château.
Un saut qui tourne mal. Le cheval refuse de sauter l’obstacle, se cabre, désarçonne sa cavalière.
Élisabeth chute lourdement, sa tête vient taper contre la souche d’un arbre. Elle s’évanouit.
On craint le pire, l’empereur est mis au courant. Il est le premier à la croire perdue !
Mais le médecin qui l’examine ne constate qu’un gros bleu au front.
Élisabeth se réveille doucement. Elle souffre de maux de tête. On craint maintenant une commotion !
Mais après quelques jours de repos, la voilà de nouveau sur pied.
L'après Sassetot
Le 30 septembre 1875, Élisabeth quitte Sassetot.
L’air est devenu soudainement plus frais, plus humide.
Plus vraiment sain pour la santé de sa fille…
Source
- Bertrand Meyer-Stabley. L'Impératrice indomptée. Éditions Pygmalion, 2008.