Un tableau à faire peur
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Trésors en vue !
On trouvait plusieurs œuvres d'art dans l'église des Célestins.
Certaines sont irrémédiablement perdues, d'autres ont atterri aux 4 coins d'Avignon :
- le retable du roi René et l'autel en marbre se trouvent dans l'église Saint-Didier ;
- le tombeau de Clément VII, mort à Avignon en 1394, au musée Calvet.
Un tableau à faire froid dans le dos
Dans l'une des salles des Célestins se trouvait un tableau peint, dit-on, par le roi René et représentant sa maîtresse.
Mais celle-ci venant de mourir, le pauvre roi, désespéré, décide de la peindre à l'état de squelette !
Un squelette si bien imité que l'on disait que les gens le touchaient, pour s'assurer qu'il était faux !
Des toiles d'araignées couvrent le tombeau de la morte, appuyé contre une croix dans un cimetière.
Elle s'y tient débout, recouverte à moitié de son suaire et portant une coiffe médiévale, des vers se promenant un peu partout sur ses os !
Une vision horrible flanquée d'une poésie, dont une strophe disait :
« Une fois fut toute femme belle, Mais par la mort suis devenue telle, ma chair était très belle fraîche et tendre, Or, est-elle toute tournée en cendre. »
On sait René peintre et poète à ses heures : il avait déjà fait preuve d'un goût assez macabre, en se représentant en squelette perdant sa couronne, dans sa chapelle funéraire à Angers.
Mais en ce qui concerne le tableau des Célestins, certains historiens ont avancé qu'il serait plutôt l’œuvre d'un artiste italien du nom de François, commandée par René.
Malheureusement pour nous, la toile a été détruite à la Révolution...
Source
- Jean-Paul Clébert. Guide de la Provence mystérieuse. Éditions Tchou, 1968.