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Suzanne Loyand dans les prisons de Laval

Quand : 1792 - 1832

Le Vieux-Château | ©Romain Bréget / CC-BY-SA
Emprisonnement Château Révolution Française Château de Laval

La Lavalloise Suzanne Loyand se dévoue pour réconforter les prisonniers enfermés au Vieux-Château de Laval, pendant la Révolution française et jusqu'en 1832 !

Dans les prisons de Laval

Le Vieux-Château se fait transformer en prison dès 1792.

Ça pue, les miasmes dégoulinent des murs, l’eau pourrie suinte de partout, on crève dans tous les coins.

C’est l'enfer sur terre.

C’est là qu’une petite Suzanne Loyand de 17 ans, pure comme tout au milieu de la crasse, devient le témoin du sort des prisonniers entassés là comme des chiens.

Suzanne est née à Laval en 1762 et déjà, toute jeunette, elle se met au service des plus démunis en donnant un coup de main à l’hôpital de sa ville.

Elle devient couturière, aussi.

Un vrai choc !

Sa vie change alors complètement quand un soir, elle accompagne sa belle-sœur boulangère porter du pain au château...

Elle reste muette à la vue de tous ces malheureux qui pourrissent là.

Et il y en a, qui s’entassent dans la crasse. Femmes, vieux, enfants.

Tous des victimes des guerres sanglantes de Vendée. Cette guerre contre-révolutionnaire de l’Ouest.

L'ange gardien de Laval

Suzanne décide d’aller soigner, consoler les malheureux.

Apporter du réconfort par la prière aux condamnés à mort.

Elle fait des quêtes de linges et de nourritures, chez les habitants.

Elle passe des nuits entières dans les cachots à ranimer la foi des condamnés.

Chose qu’elle fera sans relâche jusqu’en 1832...

Tour maîtresse du Vieux-Château, 4e étage

Tour maîtresse du Vieux-Château, 4e étage | ©Oie blanche / CC-BY-SA

Tentative d'assassinat !

Même qu’en 1797, elle participe à l'évasion des responsables de la tentative d’assassinat contre Lazare Hoche !

Une tentative ? Oui : en 1796, Hoche, le général de la Révolution, échappe à une tentative d’assassinat à Rennes.

Pourquoi ? On est en pleine chouannerie, cette guerre qui oppose armées royales et républicaines, dans l’Ouest de la France.

Lazare est du côté de la République. Et il signe en 1795 un traité pour que cette guerre finisse.

Ça ne plaît pas aux royalistes, qui gardent une dent contre lui. Alors, c’est la tentative d’assassinat.

Les coupables ? La main qui frappe s’appelle Jean-Marie Emeriau. Le type derrière tout ça, Charles Maloubier.

Ces deux-là se font la belle de Laval. Maloubier meurt abattu en chemin vers la Sarthe.

Épilogue

Suzanne, elle, s’éteint paisiblement le 29 novembre 1836.

Et la prison du Vieux-Château de Laval, dans tout cela ? Elle ne ferme ses portes qu’en 1909.

Sources

  • Isidore Boullier. Mémoires ecclésiastiques concernant la ville de Laval. 1846.
  • Trois évasions du château de Laval, 1797-1799. 1890.

À propos de l'auteure

Vinaigrette
Passionnée par les balades et par l'Histoire, grande ou petite... pleine de détails bien croustillants, si possible !