Suicide ou accident ? La nuit où la mâchoire de Robespierre se fracasse à l'hôtel-de-ville de Paris
27 juillet 1794. Hôtel-de-ville de Paris. 1h32 du matin.
Robespierre vient de se prendre une balle dans la mâchoire.
Fracas d’os. Sang. À moins que ce ne soit un suicide…
Ange ou démon, à sa façon
Maximilien Robespierre. Pas simple, son histoire !
Le natif d’Arras né en 1758, le plus célèbre des chefs révolutionnaires de 1794.
L'avocat de métier se portant à la fois pour l’abolition de la peine de mort, participant à la rédaction de la Déclaration des Droits de l’Homme, défendant l’abolition de l’esclavage... mais qui peu à peu, impose sa vision des choses.
La Terreur qui commence en septembre 1793, c’est son invention à lui : tous les ennemis supposés de la toute jeune République et de la liberté se font guillotiner.
Le culte de la Raison, à la place de la religion catholique ? C’est lui aussi.
À sa façon, c’est un peu un dictateur, Maximilien, avec son pouvoir très personnel où lui seul a son mot à dire…
À noter tout de même que l’on ne peut pas tout mettre sur le dos de Robespierre non plus.
Il veut juste que tous les Français se fédèrent autour de la nouvelle République.
Que l'on n'ait pas fait la Révolution pour rien !
Il faut arrêter le tyran
Alors, tous les moyens sont bons pour préserver la nouvelle République. Surtout la force et les exécutions.
Mais bientôt, les amis de Maximilien en ont ras le bonnet phrygien, de la Terreur, qui est en train de décimer tout le monde.
Trop de sang. Il faut l’arrêter : alors que Robespierre continue à vouloir toujours plus de têtes sous la guillotine, un complot se forme contre lui.
Maximilien sent le vent tourner et menace, le 26 juillet 1794, d’une nouvelle fournée d’exécutions, sans donner de noms.
Là, des cris montent dans l’Assemblée. Tyran !! hurle-t-on.
Robespierre blêmit. Il vient de comprendre : son propre système se retourne contre lui !
Vidéo bloquée, acceptez les cookies Youtube pour afficher les vidéos.
Planque et coups de feu à l'hôtel-de-ville
Maximilien file se terrer dans l’hôtel-de-ville de Paris, le 27 juillet 1794.
Mais dans la nuit, les troupes de la Convention déboulent dans la pièce où il se trouve, avec ses amis.
Deux d'entre eux se flinguent.
Augustin, le frère de Maximilien, saute d’une des fenêtres du premier étage de l’hôtel-de-ville.
Puis, c’est là que l’on entend les coups de feu. Robespierre ! Une balle l'a touché. Accident ? Suicide ?
Une version dit que c'est le gendarme Méda qui lui a tiré dessus.
D'autres murmurent qu'il se tire lui-même une balle dans la bouche…
En tous cas, on le retrouve par terre, la mâchoire explosée.
Tant et si bien que la partie inférieure s'est complètement détachée de la supérieure…
Pour rafistoler le tout, on lui passe une bande de toile sous le menton, que l'on noue sur la tête.
Un mort-vivant mené à l'échafaud
Ah mince, regardez-le, Maximilien. Inconscient, mis KO par la douleur.
Les tics qu'il a d'habitude n'agitent plus ses épaules et ses yeux.
De petits yeux ternes, planqués derrière les verres teintés de ses lunettes.
Mais une chose choque vraiment : son visage maigre, dont le teint normalement bilieux a fait place à une pâleur de mort... (portrait vu dans M. Robespierre de Julien Travers, 1847).
De la joue déchiquetée par la balle, du sang coule abondamment. Et sur sa chemise blanche… le sang, poisseux.
Le lendemain, les frères Robespierre se font conduire à l’échafaud, place de la Concorde.
Robespierre n’est plus qu’un mort-vivant que l’on mène à l’abattoir. La fin du tyran. Vers des jours meilleurs, pour la France ?