5 anecdotes sur la roche de Solutré

De 55000 BC à 1995

Le rocherLe rocher | ©Daniel CULSAN / CC-BY-SA

1 - Solutré, là où meurent les chevaux. Vraiment ?

Des fouilles à la fin du 19e s mettent à jour un impressionnant entassement d'os de bisons, de cerfs, de mammouths, mais surtout de chevaux.

Jusqu'à 2 m d'épaisseur sur 4 000 m2 !

Vous devez sûrement connaître ce mythe, qui dit que les chevaux étaient rassemblés au sommet de la roche par les hommes, qui les effrayaient par divers stratagèmes.

Acculées, les bêtes se jetaient dans le vide. Voici pourquoi l'on aurait retrouvé tous ces ossements, à cet endroit précis.

Mais non ! Que nenni ! Historiens et scientifiques ont depuis longtemps réfuté cette idée.

Les hommes du Paléolithique dépeçaient tout simplement leurs proies en bas de la roche ! D’où le nom de l’endroit de Cros du Charnier... cros voulant dire « creux ».

2 - Solutré et le Solutréen

La roche de Solutré, culminant à 493 m, se compose de roche calcaire : elle est occupée par l’Homme depuis près de 60 000 ans.

C’est d’ailleurs du nom du rocher que dérive le Solutréen, l'une des dernières phases du Paléolithique supérieur, entre 22 000 et 17 000 avant notre ère !

Le Solutréen a été défini en 1872 par le préhistorien Gabriel de Mortillet.

Vue depuis la roche de SolutréVue depuis la roche de Solutré | ©Vassil / CC0

3 - Mitterrand et l'ascension de la roche

Dans les années 80, la roche de Solutré devient ultra médiatisée.

Il a suffi... d'un président de la République, d'un seul. Je veux parler de François Mitterrand !

De 1981 à 1995, il y fait son ascension annuelle, le dimanche de Pentecôte.

Il suffisait d'allumer son poste pour le voir, sa famille, ses amis, sa labrador Baltique parvenir au sommet de la roche, après une heure d'ascension ardue, suivis par une nuée de journalistes.

« De là, j'observe ce qui va, ce qui vient, ce qui bouge et surtout ce qui ne bouge pas », aime-t-il à philosopher.

Mais pourquoi diable Solutré ?

Le président y a des souvenirs. Quasiment des racines. Quelque chose de très fort !

C'est en Bourgogne que le jeune Mitterrand se réfugie, après s’être évadé des griffes des Allemands, qui l'avaient fait prisonnier en Lorraine.

Une famille de résistants, les Gouze, l'accueille chez elle. François tombe fou amoureux de Danièle, leur fille, sa future épouse, tandis que son beau-frère lui fait découvrir la vieille roche.

La vue le renverse. À tel point qu'il fait la promesse de revenir chaque année !

4 - Des ossements plus récents que l'on croit !

Les ossements humains découverts sur le site de Solutré n’appartiennent pas à des hommes préhistoriques.

Il s’agit en fait d’individus ayant vécu à l'époque médiévale, comme des Burgondes et des Mérovingiens.

5 - Un château en haut de la roche

Tout en haut de la roche de Solutré a existé, au Moyen Âge, un étonnant... château-fort !

Il abritait une garnison qui, régulièrement, venait piller et terrifier les alentours.

Lassés, les habitants des bourgs voisins le détruisent en 1434 avec tellement de joie, que l'affaire est réglée en à peine 5 jours !

Ouvrez l’œil : on voit encore sur la roche des vestiges de cette petite forteresse...

Sources

  • Patrice Boussel. Guide de la Bourgogne et du Lyonnais mystérieux. Éditions Tchou, 1978.
  • Pèlerinage sur les lieux du culte Mitterrand. Le Nouvel Observateur, nouvelobs.com. 06/05/2011.
  • Paul Broca. Sur les crânes de Solutré. In Bulletins et Mémoires de la Société d'Anthropologie de Paris. 1873.