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Sébastien Bottin, l'inventeur de l'annuaire !

Quand : 17 décembre 1764

Maison natale de Bottin | ©Musicaline / CC-BY-SA
Maison Inventeur et créateur Maison natale de Sébastien Bottin

Le créateur de l'ancêtre de nos pages jaunes, Sébastien Bottin, est lorrain !

Cet ancien curé fana de statistiques naît dans la petite commune de Meurthe-et-Moselle de Grimonviller...

Des messes aux statistiques

Bottin naît dans cette maison lorraine le 17 décembre 1764, au sein d’une famille de commerçants.

Lui prend très tôt la voie ecclésiastique, selon le vœu de ses parents : lui n’en a pas, mais vraiment pas du tout envie !

Il fait des études à Toul au séminaire, devient prêtre en 1789 à 25 ans.

Il abandonne sa vocation... à peine un an plus tard, Révolution oblige ! Zou, il se marie.

Bottin adopte illico les idées de la Révolution, c’est même le premier à porter la cocarde tricolore !

Une nouvelle vie s’ouvre à lui, pleine de promesses ; car s’il débute malgré lui dans la religion, il s’intéresse à beaucoup de choses, surtout les sciences : géographie, politique, archéologie…

Ce qui le passionne par-dessus tout ? Les statistiques !

Il commence alors une carrière au sein du secrétariat général du Bas-Rhin, puis devient secrétaire général du département du Nord, de 1803 à 1814.

Un annuaire pour le Bas-Rhin

Bottin publie en 1798 le tout premier annuaire statistique public : Annuaire statistique du département du Bas-Rhin de l'an VII à l'an IX.

C’est pendant un séjour à Strasbourg qu’il en a l’idée. Ses fonctions de secrétaire général l’aident beaucoup à réunir toutes les informations nécessaires à un tel type d’ouvrage.

Du jamais vu, encore ! La parution du premier volume est très bien reçue par la presse, par le gouvernement itou.

Le ministre de l’Intérieur François de Neufchâteau écrit à l’administration du Bas-Rhin :

« Citoyens, j’ai reçu avec intérêt l’annuaire de votre département que vous m’avez adressé. Il fait honneur au citoyen Bottin qui a rendu, par là, un service essentiel à ses concitoyens. »

C’est dit !

Maison natale de Bottin

Maison natale de Bottin | ©Musicaline / Wikimedia Commons / CC-BY-SA

La folie des annuaires !

Bottin finit par quitter le département du Bas-Rhin. Il ne publiera plus son annuaire...

Mais l’idée était trop bonne ! Il fallait la continuer ! Dans le département où on venait de l’envoyer, tiens, par exemple, le Nord...

Entre 1801 et 1845, il édite l’Annuaire statistique du département du Nord. Un succès, une fois de plus !

Vient ensuite Tableau statistique de toutes les foires de France (1825).

En 1819 et jusqu’en 1853, il publie L’almanach de commerce de Paris, des départements et des principales villes du monde.

Des annuaires qui sont les ancêtres des pages blanches et jaunes que l’on a longtemps connues !

Et qui prennent vite le nom commun d’Almanach-Bottin, puis tout simplement de bottin.

Des concurrents qui surgissent

Le succès grandit au fil des ans, des publications.

Mais le travail de rédaction de ces annuaires prend un temps monstrueux.

En plus, des concurrents commencent à pointer le bout de leur nez. Bottin sent qu’il faut qu’il fasse plus de pub.

Celle de 1815 claironne :

« Pour faire juger de la confiance que mérite l’Almanach Bottin, il suffit de rappeler que son auteur est un des fondateurs de la statistique en France. On peut ajouter que l'Almanach du commerce continué depuis 23 ans par M. Bottin et pour lequel l’Institut lui a décerné un prix de statistique en 1824, compte 44 années de publication non interrompue ; que M. Bottin donne lui-même une notable partie de son temps à cet ouvrage, secondé qu’il est par son fils et par des collaborateurs capables et dévoués ; que des employés actifs et éprouvés sont occupés pendant 9 mois de l’année à parcourir les départements et les 48 quartiers de Paris pour y recueillir les éléments de sa publication annuelle ; que ces soins et ces grands frais lui ont valu jusqu’à ce jour l’avantage sur des concurrents qui surgissent chaque année... »

Le destin du bottin

Endetté jusqu’au cou, malade, Sébastien Bottin s’éteint bien vieux, à près de 90 ans, en 1853 à Paris. Il est inhumé au Père-Lachaise, où sa tombe se trouve encore.

La célèbre famille d’imprimeur Didot reprend son entreprise et continue la publication de son annuaire.

En 1903 sort le célèbre Bottin mondain, le premier répertoire français des VIP parisiens. Le Bottin gourmand parait, lui, dès 1981.

Quid de la fin des pages jaunes ? Elle s’est faite en décembre 2019, celle des pages blanches courant 2020...

Source

  • L'Intermédiaire des chercheurs & curieux (volume 34). 1895.

À propos de l'auteure

Vinaigrette
Passionnée par les balades et par l'Histoire, grande ou petite... pleine de détails bien croustillants, si possible !