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Sainte Geneviève, patronne de Paris

Quand : 423 - 1962

Geneviève sur la façade de Saint-Etienne-du-Mont | ©Anecdotrip.com / CC-BY-NC-SA
Miracle Relique Église Saint-Étienne-du-Mont

Sainte Geneviève ? La légendaire patronne de Paris, au 6e siècle ! Célèbre pour avoir sauvé la cité des Huns.

Ses reliques se trouvent à Saint-Étienne-du-Mont, sur la montagne qui porte son nom.

Genofeva de Nanterre

Geneviève naît vers 423 à Nanterre, alors petit village paisible, en pleine campagne.

Geneviève est celte : son prénom, Genovefa, signifie « fille du Ciel » !

Joli, pour la petite, qui déjà, semble très pieuse.

Un jour, elle rencontre saint Germain d’Auxerre, qui passe par Paris.

Les mirettes rondes comme des soucoupes, elle le dévisage, ses petites mains jointes devant elle, toute émerveillée.

Il la remarque, la bénit et lui offre une pièce de métal frappée d’une croix.

Le signal !! Elle se fait nonne, elle a 15 ans. Mais à son époque, point d’abbayes, à Paris !

Alors, elle s’installe chez sa marraine, sur l’île de la Cité, et vit sa vie de prières et d’eau fraîche.

Sainte Geneviève

Sainte Geneviève | ©Paris Musées - Musée Carnavalet / CC0

Geneviève empêche la destruction de Paris

Les terribles Huns ! Attila le vorace, qui engloutit des kilomètres et sous les pas de qui l’herbe ne repousse pas !

Ils sèment terreur, destruction, chaos, sang et poussière, où ils passent. Ils vont envahir Paris, en 450.

Résiste !

On n’avait jamais vraiment fait attention à cette fille un peu bizarre, qui priait sur les bords de Seine.

Qui devient carrément bizarre, quand elle annonce que la prière va sauver Paris !

Mais Geneviève (car c’est elle, la bizarre) n’a pas peur. Elle veut résister. Faire face, tandis que l’on fuit par paquet.

Elle se tient à la pointe de l’île de la Cité et appelle femmes et hommes au combat, à la prière.

Et... Attila épargne la capitale. On n’en revient pas !

Bon, en fait, c’est juste parce qu’après sa chevauchée depuis l’Asie centrale, Attila est un poil fatigué et renonce au dernier moment à attaquer la ville !

La barque salvatrice

Geneviève devient le guide spirituel de Paris.

Et quand les Francs assiègent Paris à leur tour et que le siège affame les hommes, Geneviève prend encore les choses en main.

Elle part seule en Champagne, sur son petit radeau sur la Seine, chercher des vivres dans cette région couverte de blés.

Elle en revient avec des sacs bourrés de céréales : le siège peut durer, les Parisiens ne mourront pas de faim…

Ex-votos

Ex-votos | ©Anecdotrip.com / CC-BY-NC-SA

Le reliquaire de Saint-Étienne-du-Mont

L'abbaye sur la montagne

Saint-Étienne-du-Mont abrite le reliquaire en cuivre doré de Geneviève (1853).

Dedans, un morceau du sarcophage dans lequel on l’inhume en 512, plus des restes sauvés des destructions de la Révolution.

Restes retrouvés lors des travaux de démolition de l’abbaye Sainte-Geneviève, en 1802.

Une abbaye ? Oui ! À l’origine, la vieille abbaye Sainte-Geneviève abrite le tombeau de la sainte.

Située à côté de l’église Saint-Étienne, il s’agit de l’actuel lycée Henri-IV !

Les misères de Geneviève

Mais point de sommeil éternel en vue pour Geneviève : sa tombe se fait profaner à la Révolution.

Il faut dire que les bougres, venus pour tout casser, changent d'avis quand ils distinguent les pierres précieuses qui brillent de mille feux, sur le reliquaire.

On les envoie à la Monnaie... pour se rendre compte que les pierres sont fausses !

Pour se venger, les révolutionnaires portent les restes de la pauvre Geneviève place de Grève.

Zou, dans le feu... Heureusement, des religieux sauvent quelques phalanges.

Châsse de sainte Geneviève

Châsse de sainte Geneviève | ©Anecdotrip.com / CC-BY-NC-SA

Les miracles de Geneviève

Geneviève meurt paisiblement en 512, à près de 90 ans. Mais ce n'est pas la grande Faucheuse qui va l'arrêter, Genovefa !

Elle fait beaucoup de miracles, après sa mort. Des guérisons miraculeuses !

Et quand viennent de mauvaises récoltes ou des épidémies, hop !

On balade son reliquaire en procession autour de l’église Saint-Étienne-du-Mont, vers Notre-Dame.

La première procession a lieu en 1130, à l'occasion d'une épidémie dite du Mal des Ardents.

Maladie provoquée par l’ergot de seigle (champignon hallucinogène qui une fois ingurgité vous rend malade), on prenait ça pour des crises de folie collectives, que seule une procession religieuse pouvait guérir.

On porte 103 malades dans l’église Saint-Étienne ! Et à peine les reliques de Geneviève franchissent le pas de l’église… guérison générale !

D'ailleurs, on voit 2 tableaux dans l’église, qui montrent ces processions, en 1626 et 1726 : des ex-voto offerts par les échevins de Paris.

Procession de la châsse de Geneviève, 1652

Procession de la châsse de Geneviève, 1652 | ©Paris Musées - Musée Carnavalet / CC0

Sainte Geneviève, patronne des gendarmes

Le pape Jean XXII, en mai 1962, désigne officiellement Geneviève patronne des gendarmes.

Pourquoi ? On a vu qu’en 1130, Paris a sombré dans le chaos le plus noir, en proie à une terrible épidémie d’ergotisme.

Mais quand on promène en procession les reliques de la sainte... le calme revient, les guérisons s’opèrent !

Faire le lien entre celle qui ramène l’ordre et les gendarmes, rien de plus simple...

Sources

  • François Caradec. Guide de Paris mystérieux. Éditions Tchou, 2011.
  • Jacques Hillairet. Connaissance du vieux Paris. Éditions Princesse, 1963.
  • Joséphine de Gaulle. Nouvelle histoire de Paris et de ses environs (tome 1). 1839.
  • Dictionnaire de la conversation et de la lecture (tome 10). 1861.
  • Abbé Migne. Encyclopédie théologique (tome 14). 1855.

À propos de l'auteure

Vinaigrette
Passionnée par les balades et par l'Histoire, grande ou petite... pleine de détails bien croustillants, si possible !