Saint-Vulfran d'Abbeville et la légende du lézard mangeur de steak

Vue de Saint-VulfranVue de Saint-Vulfran | ©Morburre / CC-BY-SA

Avant les bombardements de 1940, on voyait une vilaine bestiole, sur le côté gauche de la collégiale Saint-Vulfran d'Abbeville : un lézard empaillé, long de près de 2 m !

Et la légende dit quoi ?...

Que la bestiole se terrait dans des souterrains, sous l'église, en compagnie d’un gros crapaud avec qui elle volait de la viande aux bouchers de la ville.

Son ami crapaud se faisait gonfler, gonfler, jusqu’à faire exploser les dalles de l'église pour la laisser passer voler sa bectance.

Les bouchers voyaient bien, tous les matins, que leur stock de viande diminuait, bien que la porte de leur boutique soit fermée à clé...

L’un d’eux décide de surprendre le voleur et se cache derrière son étal, en pleine nuit.

Le moment venu, il a juste le temps d’entendre un rampement furtif... sans rien voir.

Pour se rendre compte le lendemain matin que de nouveau, un gros bout de steak manque sur son étal !

Après plusieurs essais ratés, il arrive enfin à distinguer le voleur, à l’aide d’une lanterne : un énorme lézard !

Il le suit en silence dans la rue jusqu’au cimetière attenant à la collégiale. La bestiole se glisse sous une tombe et disparaît...

Le lendemain, le boucher prévient tout le monde. On arrive avec des piques, des couteaux, prêt à en découdre.

Et en se glissant dans les souterrains, on découvre... le lézard et son collègue crapaud, boulottant un gros pavé de viande.

Tous les habitants leur tombent dessus : couic, le crapaud rend l’âme en premier.

Le lézard finira cloué au mur de la collégiale. La vérité ?

L’horrible lézard n’était en fait qu’un petit crocodile offert en ex-voto par un marin d’Abbeville, de retour d’un long voyage...

Vous vous souvenez ? On a vu la même bestiole au monastère de Cimiez, près de Nice !

Source

  • René Alleau. Guide de la France mystérieuse. Éditions Tchou, 2001.