Saint-Sernin de Toulouse, une fondation dans le sang
Et aussi
Les tops
La torture du bœuf
D'abord, qui est Sernin, ou Saturnin ?
Le premier évêque de Toulouse, un saint envoyé au milieu du IIIe siècle par le pape Fabien pour aller propager la foi chrétienne dans la vieille contrée des Volques Tectosages, les ancêtres des Toulousains.
Il fit des émules mais pas que !
Beaucoup de païens ne voyaient pas d'un bon œil ce chrétien marcher sur leurs plates-bandes et le pauvre saint finit attaché à la queue d'un bœuf, traîné sur plusieurs mètres jusqu'au Capitole...
La légende raconte que le corps de Saturnin fut enterré par deux jeunes filles près des remparts de la ville, sur une voie romaine allant vers Agen.
L'église qui sue la mort
J'aime beaucoup ce que dit Jules Michelet dans son Histoire de France :
L'église de St-Sernin, née de la fureur du taureau qui traîna jadis le martyr, cette superbe église de sang, sacrée par la première croisade et les massacres de l'Asie, rougie du sang albigeois et des massacres de l'Europe, cette église, des cryptes aux tours, sue la mort.
Sombre, mais vrai ! Bref...
Au tout début du IVe siècle, l'évêque Hilaire fait construire une petite chapelle en bois sur la tombe du martyr.
Plus tard, on construit dessus l'église Saint-Sernin-du-Taur, dédiée au XVIe siècle à Notre-Dame.
Mais pendant ce temps, à la fin du IVe siècle, l'évêque Sylve fait construire une église suffisamment grande pour accueillir tous les pèlerins qui viennent voir les restes de Sernin, à quelques pas de la petite chapelle.
Une fois achevée, son successeur, Exupère, y place les restes du martyr.
Source
- Maurice Colinon. Guide de la France religieuse et mystique. Éditions Tchou, 1969.