Saint-Pol-de-Léon : Jean-François de La Marche, l'évêque aux patates

Nous voici en Finistère, à Saint-Pol-de-Léon, devant l'ancien palais épiscopal. Construit en 1706 par Monseigneur de la Bourdonnaye, il est agrandi en 1750.

Quatre évêques se sont succédé entre ces murs. Parmi eux, celui qui nous intéresse s'appelle Jean-François de La Marche (1729-1806). Il a été le tout dernier évêque du Léon, entre 1772 et 1791, date de suppression de l'évêché (Révolution française oblige). Connu pour sa bonté envers les plus défavorisés...

Mais saviez-vous qu'on le surnomme « l'évêque aux patates » ? Pourquoi ce surnom, en breton Eskob ar patatez ? On lui doit l'introduction de la culture de la pomme de terre dans le Léon, encouragé par d'autres agronomes bretons en herbe ! Avant de lui-même inciter ses ouailles à cultiver le tubercule.

Saint-Pol-de-Léon, ancien évêché | ©Kergourlay / Wikimedia Commons / CC-BY-SA

Car si l'Histoire a retenu le nom de l'agronome Parmentier, pour l'introduction de la pomme de terre en France, il ne faut pas oublier qu'à la même époque, ou même carrément avant, des initiatives ont éclos aux quatre coins du royaume.

En Bretagne, notamment : dans cette partie du Finistère appelée le Léon, on doit donc la popularisation du tubercule à l'évêque breton Jean-François de La Marche. Celui-ci en plantait dans le jardin de son manoir, à Saint-Pol-de-Léon.

Des hordes de pauvres gens lui couraient après :

« — Des pommes de terre, monsieur l'évêque ! »

« — Oui, mes bons amis, vous en aurez, mais à une condition. C'est que vous ne les mangiez pas cette année : plantez-les dans vos champs, et l'année prochaine, vous pourrez vous en régaler à votre aise », conseille Mgr de La Marche aux habitants les plus pauvres, qui voulaient manger sans attendre leurs pommes de terre...