L'Ours du monastère
Saint Ours ? Un apôtre natif de Cahors, qui débarque à Loches et y fonde un monastère au bord de l'Indre.
Notre collégiale actuelle voit le jour au 11e siècle, grâce au comte d'Anjou Geoffroy Grisegonelle (le père du célèbre Foulques Nerra), qui l'élève à l'emplacement de la vieille église du monastère d'Ours du 5e siècle.
Le sieur veut y déposer un trésor : une ceinture portée par la Vierge, rapportée de Constantinople par l’empereur Arcadius, envoyée ensuite à Charlemagne et dont hérita Charles le Chauve...
Un talisman en lin
Un jour, Geoffroy doit se battre en combat singulier, provoqué par un prince allemand du nom d'Edelth.
Pourquoi ? Parce que celui-ci disait avoir ses droits sur la couronne de France !
Chose fausse, bien sûr. C'est Lothaire qui l'avait, ce droit.
Alors, le roi rassemble ses armées et ses comtes. Parmi eux, Geoffroy Grisegonelle.
Il dit qu'il y a provocation et injures, de la part de l'Allemand, et qu'il va réparer ça sur le champ...
La reine Emma, épouse de Lothaire, donne à Geoffroy la ceinture de la Vierge, qu'il doit porter sur lui pendant le combat.
Une ceinture qui mesure 2 m environ, en lin.
Une protection... efficace, puisque Geoffroy terrasse son adversaire !
Le comte reçoit la ceinture en récompense, qu'il offre à son tour à la chapelle du château de Loches.
Deux fois par an, on exposait la ceinture aux yeux de tous, dans la collégiale...
Révolution oblige, on cache la ceinture qui reprend sa place dans la collégiale, peu après.
Et vous savez quoi ? Les jeunes femmes venaient autrefois le jour de leur mariage, faire bénir leur ceinture, que l'on frottait contre celle de la Vierge...
Source
- Abbé A. Bardet. L'église collégiale de N. D. du château de Loches : son histoire et son culte. 1862.