L'église de Milliau
Un roi assassiné
La petite église de Ploumilliau date du tout début du 17e siècle.
On l'a dédiée à saint Milliau, roi d’Armorique assassiné par son frère Rivod, dont la fête se souhaite le 5 novembre.
L'église primitive a été détruite pendant les guerres de la Ligue en 1590, puis reconstruite dès 1602.
Du 15e siècle, l'église garde tout de même les 3 premières travées de la nef et le clocher carré flanqué de sa flèche en granit.
L'église abrite le tombeau de l'oncle de Villiers de l'Isle-Adam, recteur de l'église de Ploumilliau.
La tombe du clairon
Dans le cimetière attenant, on remarque la tombe insolite de Milliau Cainec, le clairon qui sonne le début de la bataille de la tour Malakoff, à Sébastopol, en septembre 1855, en Crimée !
L'Ankou de Ploumilliau
Je vous présente l'Ankou ! La Faucheuse bretonne...
Cette statue en bois, qui mesure 1 m de haut et date du 17e siècle, est une pièce unique : avec l'Ankou du musée des Jacobins de Morlaix, celui-ci reste la plus vieille représentation de la mort en Bretagne.
Dans l'église, on en trouvait deux, placés de chaque côté du catafalque pendant les enterrements.
Il tient ici sa faux dans une main, une bêche dans l'autre, en bon ouvrier de la mort...
Les gens venaient nombreux, lui porter des offrandes et le prier.
On l'appelle d'ailleurs à Ploumilliau Erwanig Plouillio, (« petit Yves de Ploumilliau. »)
La mort ne fait pas peur, elle a un nom, un visage ! Elle devient presque familière...
Un qui paraît familier de l'Ankou et de ses légendes, c'est bien Anatole Le Braz, qui a passé une partie de son enfance à Ploumilliau.
Il écrit dans sa Légende de la mort, chapitre 2 :
« On peut voir dans l’église de Ploumilliau une curieuse représentation. C’est une statuette, en bois jadis peinturluré, mais que le temps a recouvert d’une épaisse couche de poussière. Elle rappelle à certains égards les écorchés qui ornent bizarrement la plupart des cabinets d’histoire naturelle, mais le ventre se creuse en un trou béant. Cet Ankou a été la terreur de mon enfance. Son voisinage troublait toujours mes jeunes prières. Il me souvient d’avoir vu de vieilles femmes s’agenouiller devant lui. On l’a surnommé dans le pays Ervoanik Plouillo, Yves de Ploumilliau (avec le diminutif ironique). On ne vient jamais à Ploumilliau sans lui faire visite. »