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Saint-Irénée de Lyon : la crypte et le sang des martyrs

La crypte | Xavier Caré / WikimediaCommons / CC-BY-SA
Guerres de Religion Martyr Église paroissiale Crypte Église Saint-Irénée de Lyon

Nécropole romaine et sang martyr

Reconstruite après bien des péripéties au milieu du 19e siècle, Saint-Irénée abrite pourtant une crypte du 9e siècle !

Depuis l'époque romaine, on avait l’habitude de venir enterrer les morts ici, près de la voie d’Aquitaine reliant Lugdunum à Burdigala (Bordeaux).

Un grand nombre de sépultures romaines, dont un très beau tombeau en marbre de Paros, a d’ailleurs été retrouvé dans la cour de Saint-Irénée...

Autrefois, on donnait à l'église le nom de Saint-Irénée-sur-la-Montagne, car située sur une hauteur légèrement à l'écart de la ville.

Comme à Saint-Just, cette église a été construite sur une très ancienne crypte, où venaient se réunir les premiers chrétiens persécutés.

C'est là où reposent les restes des 19 000 chrétiens (dont Irénée, second évêque de Lyon), massacrés à Lyon vers l'an 200, par les soldats de Septime Sévère.

Zacharie, le successeur d'Irénée, les a déposés là.

La légende dit que le fond de la crypte semble encore rougi du sang des martyrs !

L'entrée de la crypte

L'entrée de la crypte | ©Romainbehar / CC0

Zodiaque et jaspe

La crypte, elle, n'a pas bougé d'un pouce. Reconstruite au 11e siècle, la basilique reçoit une superbe décoration.

On apprend qu'à l'époque, ses voûtes sont soutenues par 12 colonnes de marbre précieux, tout comme les murs, recouverts de marbres noir et blanc, de jaspe, plus une magnifique mosaïque dorée et incrustée de pierres précieuses...

Elle rappelle le souvenir du martyr d'Irénée par des inscriptions en latin, mêlant aussi les signes zodiacaux.

Os d'animaux et abatis sacrés

Mais pas moyen de reposer en paix ! Pendant les guerres de Religion, la nuit du 30 avril 1562, les protestants dispersent les restes des pauvres martyrs.

Ils les mélangent avec des os d'animaux, les piétinent !

Ils ravagent aussi l'église (adieu jaspe, mosaïque), ce qui entraîne sa reconstruction en 1584.

Tous les objets précieux disparaissent, sauf... un manuscrit ! Un livre du 4e siècle écrit en grec et en latin, le Codex Bezae Cantabrigiensis...

Un certain Théodore de Bèze, théologien protestant, l'avait sauvé du saccage, puis offert à l’université de Cambridge, où il se trouve encore.

Les abatis sacrés, quant à eux, sont dépoussiérés, débarrassés des restes intrus et remis à leur place, une fois la guerre passée !

Sources

  • Édouard Montet. La légende d'Irénée et l'introduction du christianisme à Lyon. 1880.
  • Joseph Bard. Statistique générale des basiliques et du culte dans la ville de Lyon. 1842.
  • Jean-Baptiste Monfalcon. Histoire monumentale de la ville de Lyon. 1866.
  • Samuel Berger. La Bible au 16e siècle. 1879.

À propos de l'auteure

Vinaigrette
Passionnée par les balades et par l'Histoire, grande ou petite... pleine de détails bien croustillants, si possible !