Le château appartient aux Fonsèque, au 15e siècle.
Et à Surgères, tout le monde ne cause que d'Hélène de Fonsèque, la belle Hélène… la muse du poète Ronsard !
Qui es-tu, Hélène de Fonsèque ?
Le château de Surgères
Hélène de Fonsèque naît au château familial de Surgères en 1546.
À l'époque, c'est l'un des plus puissants châteaux de la région !
Les remparts flanqués d'une vingtaine de tours mesurent près de 600 m : des murs beaucoup plus hauts à l’origine, bordés de douves remplies par l’eau de la Gères.
Aujourd’hui, on peut encore voir les vestiges de 13 tours, le porche d’entrée, la porte Renaissance et la tour Hélène.
Fondé au 9e siècle, le château passe au 15e siècle au gentilhomme espagnol Rodrigo de Fonseca, par mariage avec une dame de Clermont. L'arrière-grand-père d'Hélène !
La « fille damoiselle » de la reine
De son père, René de Fonsèque, baron de Surgères, Hélène hérite d'origines espagnoles, d'où elle tient son teint cuivré et ses cheveux d'ébène.
De sa mère, Anne de Cossé-Brissac, elle reçoit un nom prestigieux !
Est-ce grâce à cela que la belle et vertueuse jeune femme peut entrer à la cour du palais du Louvre, en 1566, en tant que dame d'honneur de Catherine de Médicis ?
D'abord « fille damoiselle », elle devient vite « fille de chambre de la reine. »
Ronsard et Hélène
Hélène croise un jour le regard de Pierre de Ronsard, en 1572, au Louvre… le vieux poète en tombe fou amoureux !
Pierre a 50 ans passés, Hélène la vingtaine ? Il s’en moque !
Il lui fait une cour assidue ! Mais la belle Hélène reste de marbre.
Peut-être à cause du chagrin dû à la perte de son fiancé à la guerre, son seul grand amour ?
Sûrement. En tous cas, elle restera chaste et fidèle jusqu’au bout.
Pauvre Ronsard ! Il en est quitte pour 7 ans d’amour platonique.
Avec un jour, la belle qui flanche :
« Prenant congé de vous dont les yeux m’ont dompté, Vous me dites un soir, comme passionnée : Je vous aime, Ronsard, par seule destinée. »
Une douce déclaration ? Mystère !
Des Sonnets pour Hélène
Mais la plus belle preuve de l’amour de Ronsard pour sa chérie, savez-vous ce que c’est ?
Les mythiques Sonnets pour Hélène, que le poète compose en 1578, commande de Catherine de Médicis pour sa dame d'atours :
« Quand vous serez bien vieille, au soir, à la chandelle, assise auprès du feu, devisant et filant, direz, chantez mes vers en vous émerveillant : Ronsard me célébrait du temps que j'étais belle. […] Je serai sous la terre, et, fantôme sans os, Par les ombres myrteux je prendrai mon repos. Vous serez au foyer une vieille accroupie, Regrettant mon amour et votre fier dédain. Vivez, si m'en croyez, n'attendez à demain : Cueillez dès aujourd'hui les roses de la vie. »
Hélène après Ronsard
Hélène ne s’est jamais mariée.
Elle vient vivre à Surgères auprès de son frère, où elle fait beaucoup pour les plus pauvres de la ville, avant de s'éteindre dans son château à l’âge de 72 ans, le 15 janvier 1618.
Ronsard, lui, était mort un jour de décembre 1585...
Hélène reposait dans l’église Notre-Dame de Surgères, mais son tombeau a disparu à la Révolution.
Sources
- Pierre de Nolhac. Le dernier amour de Ronsard. 1914.
- Pierre de Nolhac. La vie amoureuse de Pierre Ronsard. 1926.