Construite de 1894 à 1904 par Anatole de Baudot, élève de Viollet-le-Duc, l'église utilise la technique dite de « briques armées. »
Vous n'imaginez pas le foin qu'a causé sa construction, à l'époque ! Écoutez plutôt...
L'abbé Sobaux, curé de la paroisse, veut une église plus grande et surtout moins vieillotte ; il achète alors un terrain, espérant une aide de l’État.
Mais celui-ci, occupé à restaurer Saint-Pierre de Montmartre, l'ignore.
Obstiné, l'abbé tient fermement à faire construire son église (d'autant plus qu'il a obtenu des fonds grâce à une collecte) et choisit, avec ses architectes, le système économique du ciment armé.
Ciment armé ? Oui, un matériau révolutionnaire qui offusque les architectes et la ville de Paris, qui poursuivent l'abbé pour « infraction à la législation sur le permis de construire. »
On délègue une commission d'enquête chargée de vérifier la solidité de l'édifice.
Après le procès s'ensuit une ordonnance de démolition jamais exécutée, puis la fermeture du chantier de 1898 à 1902.
En octobre 1904, on procède enfin à l'inauguration de Saint-Jean !
Sources
- Bernard Marrey, Marie-Jeanne Dumont. La brique à Paris. Éditions du Pavillon de l’Arsenal, 1991.
- Pierre Chavot. Églises de Paris. Arthaud, 2002.