Quand le vin de Volnay en Bourgogne s'invitait sur la table de sacre de Philippe VI de Valois !

Le vin de Volnay exporté depuis le 6e siècle

Nous voilà tout à côté de Pommard et de Meursault, en Côte-d'Or... des noms qui fleurent bon le vin et la vigne !

Le petit bourg de Volnay est entouré par un vignoble dont les vins se font exporter dès le 6e siècle : sur la table des patriciens romains, on le trouve avec d'autres vins bourguignons, rivalisant même avec les vins réputés de Gaza, en Palestine !

Mais la petite histoire raconte aussi que Philippe VI de Valois, pour les fêtes de son sacre en 1328, s'est délecté de vin de Volnay !

Au sacre de Philippe VI, le vin coule à flots

Philippe VI (1328-1350) ? Il s'agit du premier roi de la dynastie capétienne des Valois ! Son père, c'est Charles de Valois, le frère cadet de Philippe IV le Bel. Le fils de Philippe VI, lui aussi, nous est bien connu : il régnera après son père sous le nom de Jean II le Bon.

Et en cette fin de mois de mai 1328, à Reims, Philippe vient de se faire sacrer roi de France ! L'occasion de superbes fêtes, où le vin de Volnay, donc, régale les convives. Pour boire, autant pour la suite du roi que pour le peuple, il a fallu 60 000 litres de vins, autant de la région de Beaune que de Saint-Pourçain !

Voulez-vous savoir quels mets ont accompagné le Volnay ? Les comptes de bouche du sacre donnent le vertige :

« 243 saumons, 383 tanches, 500 brochets, 2279 carpes, 3551 anguilles, 4000 écrevisses, 2000 fromages, 40350 œufs, 492 pâtés d’anguille, 82 bœufs, 78 porcs, 289 moutons, 13 chevreaux, 345 butors et héronneaux, 182 oisons, 884 lapins, 10700 poulets et poussins, 801 chapons, 1600 pâtés de porc et 3142 d’autres viandes, 15000 petites gaufres, 50 litres de poivre… ; il fallut 57 100 écuelles de bois, 8 000 pots de terre, 4 000 cruches. »

Le roi en personne débarque à Volnay !

Philippe VI garde un si bon souvenir du Volnay servi à son sacre qu'il débarque à Volnay même, en 1336, chez le duc Eudes IV.

Le sieur le reçoit dans son château et le regale pendant des jours de somptueux banquets arrosés de son bon vin. La chronique dit même à ce sujet : « Le valet de la Bouteillerie eut fort à faire » !