
Pas de crainte, le gibet n'existe plus aujourd'hui ! Pourtant, son ombre sinistre s'est longtemps dressé dans le quartier actuel du Canal Saint-Martin...
Venez voir... aux environs du n° 53 de la rue de la Grange-aux-Belles (10e arrondissement, voir la photo ci-dessus) se trouvait une butte isolée dominant tout Paris.
C'est là qu'en 1233 on dresse le fameux gibet, qui pendant 4 siècles, sert aux exécutions et à l'exposition des corps.
On conduisait les condamnés emprisonnés au Châtelet au gibet, en passant par la route de Meaux, ancien chemin qui menait à cette ville de Seine-et-Marne et qui aujourd'hui encore porte toujours son nom.
En 1760, on le remplace par un second gibet 500 mètres plus loin, à l'emplacement actuel du 46 de la rue de Meaux (19e arrondissement).
Il faut dire que l'exposition prolongée des corps dégage des odeurs et des miasmes peu ragoûtants.
C'est l'hôpital Saint-Louis qui fait la demande de déplacement, par souci d'hygiène. Et puis...
30 ans plus tard, on supprime définitivement le gibet. L'endroit devient alors une décharge à ciel ouvert, là où les Parisiens déversent leurs ordures et les maquignons font équarrir leurs chevaux morts !
Comme reconversion, on a vu mieux !
En attendant, ne cherchez pas, plus aucune trace ne subsiste du gibet.
Juste 2 panneaux explicatifs dans les rues de Meaux et de la Grange-aux-Belles...
Sources
- Jacques Hillairet. Connaissance du vieux Paris. Éditions Princesse, 1963.
- François Caradec. Guide de Paris mystérieux. Éditions Tchou, 2011.