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Une petite histoire du château de Frontenay : un siège pendant la guerre de Dix Ans

Quand : juin 1638

Le château | Arnaud 25 / Public domain
Château Guerre de Trente Ans Siège Château de Frontenay

Paré pour la guerre

Les origines de Frontenay remontent au XIIe siècle, alors que la famille de Châlon occupe le château, et protège les convois du sel qui passent dans la région, durant tout le Moyen Age.

Puissante forteresse, que des pentes raides entourent : le seul côté qui peut être assiégé était défendu par un profond et large fossé, aujourd’hui comblé. Ajoutez à ceci son imposant donjon, Frontenay semble paré pour la guerre !

Ça tombe bien : voilà un siège mémorable, subi en juin 1638… Les troupes françaises tombent, dans le château, sur un redoutable adversaire : un certain Jean Flamand.

Guerre de Trente Ans, guerre de Dix Ans

Notre histoire se déroule pendant la guerre de Dix Ans. Un épisode de la guerre de Trente Ans, qui ensanglante l’Europe entre 1618 et 1648.

Un conflit politique et religieux qui ravage l’Allemagne, avant de gagner d’autres royaumes européens, comme la France ou la Suède, qui prennent part au conflit.

À l’intérieur de ce conflit, donc, la guerre de Dix Ans : elle se déroule en Franche-Comté, entre 1634 et 1644.

Que se passe-t-il ? La France envahit cette dernière.

Hé oui, la Franche-Comté de l’époque n’est pas française, mais espagnole (Habsbourg d’Espagne) !

C’est le cas depuis le mariage de l’héritière du duc de Bourgogne Charles le Téméraire, mort en 1477 : Marie de Bourgogne.

Elle épouse l’empereur du Saint-Empire germanique Maximilien d’Autriche, en 1477.

Voilà la Franche-Comté dans le giron des puissants Habsbourg espagnols !

Jusqu’à la conquête de Louis XIV et le traité de Nimègue, qui rattache la région à la France, définitivement.

La guerre franc-comtoise de Dix Ans va être une suite de sièges et de batailles. À l’image de l’assaut du château de Frontenay !

Le siège de Frontenay par Flamand

L’armée de Louis XIII, sous les ordres du duc de Longueville, est au pied du château de Frontenay. Le siège vient de commencer.

Voilà qui le duc trouve dans la forteresse, selon l’historien et intendant des armées comtoises, Girardot de Beauchemin : « un commandant soldat nommé Flamand, natif de Dôle. »

Jean Flamand repousse le siège avec vaillance, « bien que ce fut simple maison de gentilhomme, sans fossés, ni remparts, mais les tours étaient bonnes et de vieille maçonnerie à laquelle le canon ne faisait rien. »

Rien, vraiment ? Alors, « il fallut prendre le loisir de creuser une mine », sous le donjon.

Pendant ce temps, Flamand, se retranche dans une autre partie des fortifications et continue la défense du château.

À la fin, blessé, usé, il s’entend hurler : « Rendez-vous à merci ! »

Il répond : « Le vainqueur est sans merci, du moins, vous ne m’aurez pas tout entier ! »

BAM !! Il se prend un nouvel assaut. À nouveau grièvement blessé, il est mis à l’abri dans le ventre de pierres du château, couvert de sang, de poudre, de poussière.

Longueville somme une nouvelle fois à Flamand de se rendre.

Réponse de l’intéressé : « Je suis de Dôle, on ne me prend pas ! »

Petite allusion piquante à l’échec du siège de la ville de Dôle par les Français, en 1636, qui s’y étaient cassés le nez…

C’est LA goutte qui fait déborder le vase.

« Enfin étant contraint de se rendre, sa vertu ne lui sauva pas la vie, mais il mourut avec la même constance qu’il avait montrée à la défense de la place. »

Le capitaine Jean Flamand est finalement pendu à l’une des fenêtres du château de Frontenay. La corde vient à se rompre, on doit l’achever à coup d’arquebuse...

Depuis, une légende raconte que son fantôme hante toujours les lieux. En tous cas, c’est ce que rapporte le site web officiel du château de Frontenay...

Sources

  • Encyclopédie Châteaux Passion. Éditions Atlas, 2001.
  • Alphonse Rousset. Dictionnaire géographique, historique et statistique des communes de Franche-Comté (tome 3). 1855.
  • Léonce de Piépape. Histoire de la réunion de la Franche-Comté à la France. 1881.

À propos de l'auteure

Vinaigrette
Passionnée par les balades et par l'Histoire, grande ou petite... pleine de détails bien croustillants, si possible !