Coussay ! Un château qui, au 17e siècle, a vu passer entre ses murs un homme célèbre... qui ?
À l'époque, il est en exil, menant la vie « d'un pauvre moine réduit à la vente de ses meubles et à la vie rustique. »
Cet homme, c'est... le cardinal de Richelieu !
Enfin, futur cardinal : à l'époque, il est encore évêque de Luçon. Sa famille, seigneurs du Plessis, a acquis Coussay en 1543.
C'est un certain Denis Briçonnet qui fait construire le château, entre 1519 et 1522.
Evêque de Lodève et abbé de l'abbaye de Cormery, Denis revient d'Italie en 1519, où il servait d'ambassadeur auprès du pape Léon X.
Il a ramené de ce pays la Renaissance et décide de transformer le vieux prieuré fortifié, dépendance de l'abbaye de Cormery, en une demeure de style italien.
Entouré de douves, le château se compose d'un long corps de logis flanqué à ses angles de 4 tours rondes coiffées en poivrière.
L'une d'elles, plus grande, ressemble à un donjon : au second étage se trouvait la chapelle, où le jeune évêque de Luçon disait sa messe.
Des fenêtres à meneaux Renaissance ornent la façade.
C'est donc ici, dans la campagne poitevine, qu'Armand du Plessis, tout jeune évêque de Luçon, fait de longs séjours dans le château familial, entre 1608 et 1621 pour y trouver le calme et le repos.
Il y vient surtout pendant son exil de 4 ans... un exil ?
Oui, je vous le disais : Armand avait gagné les faveurs de la reine Marie de Médicis et de Concini ; une confiance absolue qui lui vaut le titre d'aumônier de la reine !
Mais le roi Louis XIII fait assassiner Concini, et Armand tombe en disgrâce en même temps que la reine. Direction l'exil, sur ses terres de Coussay.
Patience, patience... le jeune évêque, qui a dit « quand une fois j'ai pris ma résolution, je vais droit au but et renverse tout de ma robe rouge » sera récompensé quelques années plus tard, lorsqu'il réconciliera Marie de Médicis et son fils : en 1622, le chapeau de cardinal, enfin !
Mais revenons au château. À la mort du cardinal en 1642, il passe entre les mains de plusieurs propriétaires, vendu comme bien national à la Révolution...
Aujourd'hui heureusement, on peut visiter ses extérieurs !
Source
- Encyclopédie Châteaux Passion. Éditions Atlas, 2001.