1 - Jeanne de Barrière, une guerrière médiévale
Le château porte le nom de Barrière en référence à ses plus illustres propriétaires, au 13e siècle : les Barrière.
Parmi tous les membres de cette grande et ancienne famille noble du Périgord, le plus célèbre est une dame : Jeanne de Barrière.
Elle naît ici de sa mère dame Brunissende de Mazeyrolles et du seigneur Pierre de Barrière.
Jeanne est connue pour un fait d’armes avéré, en 1390. Voilà ce que raconte Histoire généalogique et héraldique des pairs de France (1822) :
« Jeanne de Barrière, femme d’un courage héroïque, qui pendant les fureurs de la guerre civile et étrangère auxquelles le Périgord était livré, se retira dans le château de Reilhac, place alors très forte, et le défendit avec tant d’intrépidité contre les Anglais qui l’assiégeaient, que malgré tous leurs efforts, ils ne purent jamais parvenir à s’en emparer. Le roi Charles VI, informé de sa valeur et de sa résistance vigoureuse, lui envoya un renfort de gens d’armes et de morte paie, sous la conduite d’un chef que ce prince soudoya. Ce fait est constaté par un ancien rôle de revue de ces gendarmes. »
2 - Des vestiges antiques encore visibles
Les ruines de ce château du 12e siècle se dressent à l’emplacement de l’antique cité gallo-romaine de Vésone, construite à la toute fin du 3e siècle après J.-C., afin de protéger la ville.
L’antique Périgueux !
Voilà pourquoi l’on trouve sur le site du château en ruines des vestiges de colonnes et blocs de pierres gallo-romains.
Remarquez aussi que les très gros blocs qui composent la base de la tour ronde du château, est un remploi des fortifications gallo-romaines !
3 - Comment le château s’est-il retrouvé dans cet état ?
Ce sont les guerres de Religion qui ont sa peau et le ruinent, en 1575.
Les protestants, en prenant possession de Périgueux, chassent le seigneur de son château et y mettent le feu.
Depuis ces temps troublés, celui-ci ne s'est jamais relevé de ses ruines, le laissant dans l'état dans lequel il se trouve aujourd'hui, avec son corps de logis quasi préservé du 14e siècle.
4 - La porte... des invasions normandes
L'histoire de ce petit monument n'est pas de tout repos !
Déjà détruit à plusieurs reprises par les Barbares, par Pépin le Bref alors en lutte avec le duc d'Aquitaine, les Normands l'assaillent littéralement alors que tous les habitants se sont réfugiés derrière ses murs protecteurs.
Les Normands forcent l’entrée de la forteresse, alors beaucoup plus grande qu'aujourd'hui : l'accès par lequel ils entrent, voisin du château Barrière, porte depuis le nom de porte Normande !
Sources
- Encyclopédie Châteaux Passion. Éditions Atlas, 2001.
- Jean-Baptiste de Courcelles. Histoire généalogique et héraldique des pairs de France. 1822.
- François-Georges Audierne. Le Périgord illustré : guide monumental statistique, pittoresque et historique de la Dordogne. 1851.