Dagobert et Cyran
Voilà les étangs de la Brenne, à perte de vue. Au bout de nulle part, tiens, au croisement de deux routes, voilà l'église de Méobecq. L'église abbatiale du 11e siècle est le seul vestige de la grande abbaye qui se trouvait là. Car Méobecq, c'est d'abord une abbaye fondée au 7e siècle en plein milieu des étangs insalubres de la Brenne, par, dit la tradition, saint Cyran.
La Gallia christiana dit même que l'abbaye a eu un illustre fondateur : Charlemagne ! L'endroit s'appelle alors Longoret. Le roi donne cette terre à un proche, Sigiran ou Cyran, pour qu'il puisse construire son monastère. Cyran ? Un noble issu de la lignée des comtes de Bourges. Il grandit à la cour de Bourgogne, avec une éducation soignée. Mais Cyran se lasse vite, de la cour. Il veut se retirer du monde en tant qu'ermite, afin de fonder un monastère.
Des étangs pour l'abbaye
Très vite, quelques moines viennent l'aider dans sa lourde tâche.
Ils se mettent à défricher la campagne alentour, assainir les étangs et construire un premier monastère et son église, peut-être en bois.
Saviez-vous que la tradition attribue à saint Cyran et ses moines de Méobecq la création des étangs de la Brenne, au 7e siècle ? Simple légende ! En réalité, la majorité des travaux de creusement des étangs s’effectue à partir du 12e siècle !
Bref... Voilà qu'en 1048, l'archevêque de Bourges accorde le privilège d'immunité à l'abbaye. Elle devient donc autonome, ne relevant que du pape ! Elle devient aussi très riche et puissante. Ses possessions : les cantons de Méobecq et de Neuillay-les-Bois, 2 000 arpents de bois, une vingtaine d'étangs, le revenu des dîmes et des droits payés en nature et en argent, 16 églises, 7 chapelles des diocèses de Bourges et de Tours... Pas mal, non ?