Sur sa petite place tranquille, Saint-Pantaléon, avec son étrange clocher octogonal, ne demande qu'à ce que l'on entre...
Le cardinal Ancher de Saint-Praxède, qui continue les travaux de la basilique Saint-Urbain fondée par son oncle le pape Urbain IV, fait construire l'église en son honneur.
Elle se trouve sur les restes d'une église plus ancienne (1189) en bois et en torchis, qui fait face à l'hospice des moines de Vauluisant.
Mais le nombre d'habitants et de fidèles augmente sans arrêt ! Il faudrait agrandir la petite église : chose faite dès 1508, une construction en pierre commence à s'élever, sur les terrains de l'hôtel voisin de Vauluisant.
Mais voilà... le terrible incendie qui ravage la ville en 1524 n'épargne pas Saint-Pantaléon !
Presque achevée, déjà en cendres... D'ailleurs, sur le mur du chevet, l'inscription suivante dit :
« La moitié de la ville a été incendiée le jour de la fête de Saint-Urbain. Sept constructions religieuses ont été brûlées, ainsi que le prouve l’œuvre de Saint-Pantaléon. C'est pourquoi, Chrétiens, répandez vos dons pour que ce monument soit achevé par votre concours. »
En 1527, donc, on commence les travaux. Les dons des habitants de la ville affluent, dont celui des demoiselles Sorel, épicières, qui donnent 70 000 livres en 1572... somme colossale pour l'époque !
On s'en sert pour faire construire les parties supérieures du chœur.
On restaure aussi les chapelles nord et sud abîmées par le feu.
Les parties hautes du transept et de la nef ne datent que de 1674 ; les belles voûtes en châtaigner sont réalisées de 1660 à 1674, la façade de style classique entre 1735 et 1745.
À l'intérieur, des vitraux du 16e siècle, mais en grisaille, cette fois !
Des sculptures, aussi : car Saint-Pantaléon a sauvé les œuvres d'art des églises détruites durant la Révolution, à Troyes !
On peut voir ainsi des chefs-d'œuvres de la sculpture champenoise...
Source
- Charles Fichot. Album pittoresque et monumental du département de l'Aube. 1852.