L'église
Un vieux temple
L'église date du début du 12e siècle, à l'époque où, de la protection de l’archevêque de Bourges, elle passe sous celle de l'abbaye de Déols.
Ce n'est pas une construction, mais plutôt une reconstruction ! Car des édifices plus anciens l'ont précédée... dont un temple gallo-romain !
N'hésitez pas à faire le tour de l'église pour aller voir son joli chevet, au bord de l'Indre !
Avant de pénétrer dans le « saint des saints » : déjà, remarquez-vous quelque chose ?
Oui, le sol a été surélevé (comme dans les églises de Vouillon et du Magny).
Comme dans beaucoup d'églises romanes berrichonnes, on a une nef unique charpentée flanquée de son transept et terminée par une abside en cul-de-four ; une abside éclairée par 3 jolies baies encadrées de fines colonnes.
Dans la partie basse de la nef, on trouve une arcature aveugle flanquée de chapiteaux.
Chouette décor !
Peintures murales
Dans l'abside, surprise !
Des restes de peintures murales ont été retrouvés lors de la restauration de l'église, en 1994 : mais, on voit les pattes d'un animal !
On pense que ce sont les symboles des quatre évangélistes...
Sur le mur en face, on a aussi retrouvé une partie d'un petit cheval.
Les chapiteaux
À l'intérieur, n'oubliez pas de lever les yeux : de très beaux chapiteaux du 12e siècle vous attendent !
Certains ont conservé des restes de polychromie... et montrent de petits personnages à longues barbes, typiques du style roman en Berry !
Sans oublier ces petits poissons allongés : le poisson, symbole chrétien par excellence ?
Les portails
Deux portails à voir : celui à l'ouest surmonté d'une fenêtre et de ses colonnes à chapiteaux sculptés, et celui du nord, le plus beau !
On le reconnaît à sa triple voussure et son très beau décor sculpté.
Le sang des agneaux
On y voit quoi, sur ce portail ?
Un certain Hernaud (l'architecte, le maçon, le curé ?) a posé sa signature entre des vers latins et sous un agneau crucifère : cet agneau porte la croix et souvent, a une blessure au flanc, dont le sang s'écoule dans un calice... toute une symbolique !
Les vers latins disent :
« L'agneau, notre vraie victime par laquelle tu auras ton salut, se fait immoler et exposer sur l'autel. Tu dois attribuer cette œuvre à Hernaud, toi qui franchis ces portes. »
Bande de cochons !
Mais ce n'est pas fini. Vous voyez les chapiteaux qui surmontent les colonnes de chaque côté de la porte ?
Leurs sculptures symbolisent la lutte du Bien sur le Mal et la victoire du Bien (le Christ). Au programme : un homme accompagné de lions et de bestioles ailées.
Une femme nue entravée par deux diables, un serpent et un crapaud lui suçant les seins... la représentation de la luxure !
Au-dessus, on a de sympathiques modillons à têtes humaines ou animales.
Sources
- Didier Dubant. Le Berry, 100 églises, légendes et sites. Éditions Alan Sutton, 2000.
- Brochure Berry Roman : l'art Roman en 70 sites. Éditée par Berry Province (Conseil Départemental du Cher, Conseil Départemental de l’Indre)
- Collectif. À la découverte des églises de l'Indre. Patrimoine & Médias, 2006.