Petite histoire de Saint-Jean-des-Vignes de Soissons
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Quand : 1076 - 1804
Il ne reste de Saint-Jean que la porte de l'église, l'ancien réfectoire et les deux tours élevées en 1520.
On ne dirait pas comme ça, mais vous voilà devant l'une des abbayes les plus riches du Moyen-Age...
Fondée en 1076 par Hugues Le Blanc, seigneur de Château-Thierry, cette abbaye possédait de grands domaines.
Elle fut la maison-mère de l'ordre des Joannistes, qui suivent la règle de saint Augustin.
La renommée de notre abbaye est telle à l'époque médiévale, que le cardinal Jean de Dormans confie aux abbés la direction du collège de Beauvais à Paris... actuellement dans le Ve arrondissement, rue Jean-de-Beauvais !
Les rois de France et les évêques de Soissons du XIIIe au XIVe siècle, multiplient les dons auprès de l'abbaye : l'église abbatiale et les bâtiments conventuels peuvent être entièrement reconstruits. Merci messieurs !
La nef a été commencée vers 1336 et voûtée vers 1470 par l'abbé Jean de Villers.
Lorsqu'on consacre l'édifice en 1478, les tours ne sont pas achevées : on monte la flèche sud de 1488 à 1495, la tour nord s’achève en 1520.
Mais n'allez pas croire que l'Histoire l'a épargnée : ruinée pendant la guerre de Cent Ans, dévastée par les protestants en 1567...
A la Révolution, l'église se voit transformée en manutention avant que Napoléon Ier ne la donne en 1804 à l’évêque de Soissons qui vend ses matériaux pour 3000 francs...
Quoi ?! Mais pour en faire quoi ? Hé bien, pour restaurer la cathédrale Saint-Gervais-et-Saint-Protais !
Oui, il faut s'y faire : malgré la protestation des habitants de la ville, Saint-Jean-des-Vignes sera belle et bien détruite, ne leur laissant intact que les deux tours de la façade...
Source
- Congrès archéologique de France : à Reims (tome 78). 1912.