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Petite histoire de Notre-Dame-Saint-Vincent de Lyon

Quand : 1755 - 1987

L'intérieur | Alexandre.norman / CC-BY-SA
Église paroissiale Église Notre-Dame-Saint-Vincent de Lyon

Un dauphin dans la pierre

L'église a remplacé l'ancienne chapelle du couvent des Augustins, en fait. Voici l'histoire : nous sommes en 1755.

La chapelle des Augustins tombe complètement en ruine.

Le chapitre décide donc de reconstruire une église dédiée à saint Louis.

On dédie la première pierre posée le 6 septembre 1759, au fils de Louis XV.

On y scelle même une plaque de cuivre portant les armes du dauphin et un texte en latin...

Dans la nef, on voit la copie de l'inscription :

« Louis, dauphin de France, fils du roi Louis XV, excellent prince, désirant favoriser le trône et l'autel, a posé la première pierre de l'église des Grands-Augustins, par la main de Marie-Eugène de Montjouvent, doyen des comtes de Lyon, en 1759. »

Néoclassique, vous dites ?

L'architecte guillotiné

C'est l'architecte Léonard Roux qui s'occupe d'établir les plans de Saint-Louis. Le style néoclassique, très à la mode à l'époque, paraît bien froid ici, vous ne trouvez pas ?

La lumière très blanche qui passe à travers les vitraux, les énormes colonnes très imposantes, le grand dôme... Bref !

Roux fait commencer le chantier, bientôt repris par l'abbé et architecte Joseph Janin, en 1789.

Quelques mois plus tard, on la consacre enfin. Mais la Révolution arrive !

Les Augustins sont mis à la porte et l'église est transformée en hôpital militaire, puis en entrepôt, pendant le siège de Lyon de 1793.

Janin lui, finit ses jours à l’échafaud en 1794...

Une confrérie pour la madone

Lors de son retour au culte, on dédie l'église à Notre-Dame-Saint-Louis-Saint-Vincent :

  • saint Louis pour rappeler l'ancienne chapelle des Augustins ;
  • saint Vincent pour rappeler l’ancienne église voisine démolie au 18e siècle, en même temps que la chapelle ;
  • Notre-Dame pour évoquer l'église disparue de Notre-Dame-de-La-Platière.

En parlant de La Platière... Saviez-vous qu'il existait une confrérie dite de la Nativité, la plus ancienne de Lyon, qui s'y réunissait ?

Une fois l'église disparue, la petite réunion a lieu dans l'église Notre-Dame-Saint-Vincent !

La fête naît grâce à Innocent IV : en bisbille avec l'empereur Frédéric II d'Allemagne, le pape organise un concile à Lyon en 1245, pour l'excommunier.

Il décrète aussi que la fête de la Nativité de la Vierge aurait lieu, une fois par an (le 8 septembre) , dans l’église de La Platière... Fin de la parenthèse !

En cendres !

L'église abritait une belle collection d’œuvres d'art : des tableaux de Jean Jouvenet, de Jean Restout, des copies de Raphaël et de Van Dyck...

Oui, abritait, j'utilise le passé : car l'incendie qui ravage l'église en 1987 a réduit toutes ces petites merveilles à l’état de cendres (sans compter la destruction de la voûte et de l'orgue) !

Allez, on se consolera avec les belles statues de marbre des sculpteurs Fabisch et Dufraisnne, dont un roi Louis IX et une Vierge Marie.

Sources

  • Jean-Baptiste Martin. Histoire des églises et chapelles de Lyon (tome 1). 1908.
  • Léon Boitel. Lyon ancien et moderne (tome 1). 1838.
  • Paul Saint-Olive. Article L'ancienne paroisse de Notre-Dame de la Platière. Mémoires de la Société littéraire de Lyon. 1867.

À propos de l'auteure

Vinaigrette
Passionnée par les balades et par l'Histoire, grande ou petite... pleine de détails bien croustillants, si possible !