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Petite histoire de Notre-Dame de Bordeaux

Quand : 1684 - 1790

La façade | Marc Ryckaert (MJJR) / CC-BY-SA
Église paroissiale Église Notre-Dame de Bordeaux

Le cloître… le point de départ des Girondins !

Sur cette place se trouvait l’ancien couvent des Dominicains ou des Frères Prêcheurs, construit au 13e siècle.

Ce monastère a disparu : ne restent plus que l’église Notre-Dame et la cour Mably, vestige du cloître.

En 1790, la Société des Amis de la Constitution, formée par le futur « clan » des Girondins Vergniaud, Gensonné, Guadet et compagnie, à Bordeaux, s’installe dans une salle de l’ancien couvent.

Ce n’était pas le premier club créé à Bordeaux, mais le deuxième, celui des Hommes de la Gironde ou la liberté éclairée.

Celui des Amis de la Constitution est fondé officiellement le 16 avril 1790 : 30 citoyens se réunissent dans une salle de l'ancien couvent des Jacobins et y fondent la Société.

Cour Mably

Cour Mably | ©Dennis Jarvis / Flickr / CC-BY-SA

Complètement baroque !

Moine, mais génie de la pierre !

L'église actuelle est construite entre 1684 et 1707, pour remplacer une chapelle précédente démolie en 1676, sous la direction d'un frère dominicain du nom de Jean Maupeau.

Mais oui, parce que l'on peut être moine, mais aussi architecte talentueux...

Dans cette tâche l'accompagne l’architecte et ingénieur du roi, Pierre Michel, seigneur du Plessis. Maupeau décédant en 1693, le frère Jean Fontaine le remplace aussitôt.

En 1700, on commence par l'érection des voûtes, achevées en 1707.

La façade : l’œil trompé

Elle frappe par son foisonnement de détails, vous ne trouvez pas ?

On appelle ce style le « jésuite baroque » ou art des Jésuites : trompe-l’œil, effet de perspective, volutes et couleurs éclatantes se mêlent... artistiquement !

On a souvent comparé la façade à celle de l'église du Gesù, à Rome : elle se divise en 2 parties des 2 ordres.

La porte est encadrée de statues réalisées en 1865 par le sculpteur Prévôt : on a là saints Ambroise, Grégoire, Jérôme et Augustin.

Au-dessus de l'entrée se trouve un bas-relief de l'apparition de la Vierge à saint Dominique : elle lui donne le chapelet... qui a donné son nom à la place !

On a 4 médaillons, aussi : Albert le Grand, professeur à l’Université de Paris ; les papes Pie V et Benoît XI ; l'archevêque italien saint Antonin.

Sans oublier les petits anges légers comme l'air, portant une croix, un chandelier...

Une superbe décoration

Allez, entrons, maintenant : l'église se compose, comme le Gesù à Rome, d'une seule nef, de chapelles latérales, d'une abside mais pas de transept.

L'autel : détail

L'autel : détail | ©Dennis Jarvis / Flickr / CC-BY

Léger froufroutement d'ailes

La décoration intérieure a demandé beaucoup plus de temps : mais quand on voit le superbe résultat, on comprend pourquoi !

Vous n'avez qu'à voir le magnifique autel en marbre : tous ces petits anges, partout !

Aériens, légers, délicats, volant dans un froufroutement d'ailes et de draperies... très 18e siècle !

On a d'ailleurs souvent évoqué les noms de Boucher ou de Fragonard, pour le dessin de cet autel...

En fait, on pense plutôt à l'Avignonnais Jean-Baptiste Peru, même si une inscription sur l'autel mentionne la date de 1751 et les noms de Joseph Besserie et Antoine Couderc…

La chaire, à droite

La chaire, à droite | ©Graeme Churchard / Flickr / CC-BY

Rubans Pompadour

Beaucoup de belles choses à voir, sinon : la chaire en bois et en marbre rouge du 18e siècle, réalisée par un certain frère Thomas, tout comme le buffet de l'orgue d'ailleurs.

On fait aussi appel au frère dominicain Jean André, de Paris, pour réaliser 10 tableaux d'autel, livrés entre 1712 et 1741.

Jean André a appris son métier en Italie, auprès du peintre officiel des papes, Carlo Maratta et en France auprès de Jean Jouvenet.

Pour finir, la superbe grille en fer forgé dans le chœur, réalisée en 1780 par le serrurier bordelais Moreau.

Les panneaux des vantaux sont ornés de médaillons avec les portraits en relief des 4 évangélistes, suspendus par des rubans Pompadour.

Au-dessus, une croix et des instruments de musique.

Sources

  • Pierre Brun. Les églises de Bordeaux. 1953.
  • Louis Desgraves. Évocation du Vieux Bordeaux. 1976.
  • Bordeaux, aperçu historique, publié par la municipalité bordelaise (tome 3). 1892.

À propos de l'auteure

Vinaigrette
Passionnée par les balades et par l'Histoire, grande ou petite... pleine de détails bien croustillants, si possible !