La fondation
On doit ce nom de Bénisson-Dieu à son fondateur, saint Bernard.
Arrivé en 1138 avec quelques moines, dans cet endroit où coule une jolie rivière, la Tessonne, le célèbre abbé de Clairvaux se serait exclamé devant la beauté du lieu « ici, bénissons Dieu ! » : benedicamus Deo dans le texte...
Un nom qui passera de benedictio Deo au 12e siècle à Béneisson, 4 siècles plus tard...
Bernard y place son ami Albéric comme premier abbé. L'abbaye grandit rapidement à tel point qu'au 12e siècle, elle compte près de 500 moines !
Il faut dire que les grands de la région ont beaucoup donné pour elle, les comtes de Forez Guy II et Mathilde et le vicomte de Mâcon Itérius entre autres.
De belles constructions
Le comte Guy III se retire d'ailleurs vers la fin de ses jours au monastère, et fait construire les bâtiments conventuels et l'église actuelle, modifiée aux 15e et 17e siècles.
Une église comme seul vestige de la grande abbaye...
Ce monument en forme de croix latine se composait autrefois d'une nef voûtée, de 2 bas-côtés de 7 travées et d'une abside carrée.
Au 15e siècle, l'abbé Pierre de la Fin fait ajouter le clocher et remplacer la vieille toiture par les magnifiques tuiles polychromes toujours visibles.
L'abbaye jusqu'à nos jours
Mais l'arrivée du nouvel abbé, l’archevêque de Lyon Pierre d'Épinac, frappe un grand coup.
Ce monsieur instaure la règle de la commende. Une nouvelle terrible, pour notre abbaye !
Maintenant, l'abbé percevra toutes ses ressources, sans jamais y mettre un pied...
Ainsi affaiblie, la Bénisson subit en plus de plein fouet les guerres de Religion (1594), qui la ruinent.
Elle fait alors l'objet d'un échange : son abbé, Claude de Nérestang, la cède à sa sœur Françoise, en échange de son abbaye de Megémont en Auvergne.
Des religieuses s'installent donc dans l'ancien monastère d'homme de la Bénisson, au tout début du 17e siècle !
L'abbesse Françoise de Nérestang trouve une abbaye en ruine. Il faut tout reconstruire !
Elle fait détruire l'abside et le transept de l'église et ajouter dans le collatéral sud une chapelle privée dédiée à la Vierge.
Aujourd'hui encore, malgré le départ des sœurs à la Révolution et le saccage de l'abbaye, l'église dresse toujours ses belles toitures colorées dans le petit vallon qui l'a vu naître...
Sources
- Édouard Jeannez. L'archéologie et l'art dans l'abbaye de la Bénisson-Dieu. 1889.
- Jacques-Paul Migne. Encyclopédie théologique : dictionnaire des abbayes et monastères (tome 16). 1856.