Petite histoire de l'abbaye d'Aulps

De 1092 à 1902

L'abbatialeL'abbatiale | ©Keuk / CC-BY-SA

De belles ruines au cœur des impressionnants paysages montagneux du Haut-Chalais...

Car de la grande abbaye d'Aulps restent seulement quelques vestiges !

Aujourd'hui, le « Domaine de découverte de la vallée d'Aulps » lui redonne vie.

On peut flâner dans les jardins et potager médiévaux, découvrir une exposition sur la vie de l'abbaye, la Savoie et l'ordre cistercien... et comprendre son destin tragique.

Les débuts

Tout commence en 1092, lorsque 2 moines bénédictins de l'abbaye de Molesme en Bourgogne s'installent dans la petite vallée, alors appelée Alpes ou Aulps. Les débuts sont bien difficiles !

On imagine ces moines vivant en ermites dans des baraques de fortune, souffrant probablement du froid intense, en hiver...

Mais en 1094, le comte Humbert de Savoie leur donne quelques terres et leur offre sa protection.

Dès lors, l'abbaye devient peu à peu prospère.

Protégée par les évêques de Genève et de nombreux seigneurs locaux, elle acquiert un nombre considérable de terres, dans toute la vallée.

Mieux, le second abbé saint Guérin obtient du pape l'indépendance de son monastère en 1120 et la rattache ensuite à l'ordre de Cîteaux !

Guérin, également évêque de la ville de Sion, meurt en 1150 à Aulps.

Les miracles ne tardent pas à se multiplier, à son contact : ainsi, ses restes font vite l'objet d'un grand pèlerinage, qui ne cessera qu'avec la Révolution...

Le temps des (dé)constructions

Vers 1150, la construction de l'église et des bâtiments conventuels commence.

Malheureusement, les déboires ne tardent pas à arriver.

Riche et active, Aulps commence par s'attirer les foudres de sa voisine, l'abbaye d'Abondance.

Ensuite, la règle de saint Benoît se relâche peu à peu, puis en 1702, la foudre tombe sur l'abbaye et l'endommage gravement.

Pas de temps pour reconstruire, les moines sont chassés à la Révolution...

Enfin, le coup de grâce : un incendie en 1813 détruit l'église paroissiale d'Aulps.

Par mesure d'économie, on décide de prendre les pierres de l'abbaye pour la reconstruire !

On choisit de la démolir à la dynamite, histoire d'aller plus vite... et on la laisse à l'abandon.

Et voilà ! Une explosion, puis plus rien, finie la grandeur de la belle abbaye.

En 1902, on classe ce qui reste de l'abbatiale (portail, façade) aux monuments historiques ; la redécouverte date du 20e siècle : vous savez ce qu'il s'est passé !

On procède aux premiers travaux de restauration et de mise en valeur...

Sources

  • Antony Dessaix. Légendes et traditions populaires de la Haute-Savoie. 1875.
  • Abbé Grobel. Notre-Dame de Savoie. 1860.
  • Édouard Aubert. La vallée d'Aoste. 1860.
  • Joseph Dessaix. La Savoie historique, pittoresque, statistique et biographique. 1854.