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Petite histoire de la porte de Bourgogne de Bordeaux

Quand : 1750 - 1858

La porte | Patrick Despoix / CC-BY-SA
Arc Louis XIV Napoléon Ier Porte de Bourgogne

Sel et Trompette

Un grain de sel gênant

Pour mieux comprendre l'histoire de la fondation de la porte, remontons le temps jusqu'au 18e siècle.

La ville de Bordeaux, la plus importante après Paris, se retrouve alors encombrée de remparts et de forteresses (le château Trompette et le fort du Hâ), hérités de l'époque médiévale.

Des bouts de caillou bien inutiles, en ce brillant siècle des Lumières !

On venait de créer la place Royale, et les quartiers se désencombraient peu à peu.

Mais du côté de la porte des Salinières, rien ne change : pourtant, l'endroit est animé !

C'est un port occupé par une foule de gens et de bateaux qui déchargent leurs cargaisons, ces fameuses denrées salées qui ont donné leur nom à la porte.

Le marquis Louis-Urbain Aubert de Tourny, alors intendant de Guyenne à Bordeaux, reçoit la lourde tâche de réaménager la ville, afin de la moderniser et de l'assainir.

Pour le fils de Louis XV

Tourny décide donc de faire aménager une place semi-ovale et une porte monumentale, dès 1750.

Il fait appel à l'architecte Gabriel (que l'on ne présente plus) pour les plans, que l'architecte Portier se chargera d’exécuter.

C'est le fils de Louis XV, le duc de Bourgogne, qui lui donne son nom actuel : la dédicace se déroule en grande pompe en septembre 1751...

En 1755, la place et la porte de Bourgogne sont achevées.

Le décor de celle-ci devait consister à quelques trophées militaires, une couronne et des fleurs de lys portées par une sphère ailée, le tout supporté par un triton et une néréide soufflant dans une conque.

Mais le projet reste sans suite, ce qui fait que la porte reste vierge de tout ornement.

La porte traverse ainsi la Révolution sans encombres.

La maquette fiche le camp

Puis, on décide de la transformer en arc de triomphe, en 1804. Histoire de célébrer le nouvel empereur, Napoléon !

À l'époque, les abords de la porte sont entièrement couverts de maisons, de petites boutiques, d'échoppes en tout genre : il faut dégager tout ce bazar !

Ensuite, la ville adopte le plan du sculpteur lyonnais Joseph Chinard : un arc dorique en pierre et en marbre, flanqué d'un aigle et d'un lion (le rapace emportant dans ses serres le buste de l’empereur).

Mais alors que les travaux devaient commencer, stupeur !

Chinard annonce qu'il a donné sa maquette pour un arc triomphal... dans sa ville natale de Lyon !

La porte ne change donc pas d'allure et accueille tout de même Napoléon, en 1808.

La porte actuelle date de 1858.

Sources

  • Notice en ligne Porte de Bourgogne. Plateforme Ouverte du Patrimoine (POP) du Ministère de la Culture.
  • Pierre Bernadau. Le viographe bordelais ou revue historique des monuments de Bordeaux. 1844.
  • Pierre Bernadau. Histoire de Bordeaux depuis l'année 1675 jusqu'à 1836 (tome 1). 1837.
  • Patrice O'Reilly. Histoire complète de Bordeaux. 1860.

À propos de l'auteure

Vinaigrette
Passionnée par les balades et par l'Histoire, grande ou petite... pleine de détails bien croustillants, si possible !