Petite histoire de la manécanterie de Lyon
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La maison des chantres
Mais d'abord, qu'est-ce que c'est, une manécanterie ? C'est une école de chant religieux.
Le mot vient de mansio cantarum, « maison des chantres », ou de mane cantare, « chanter le matin ».
Car les petits clercs venaient y chanter dès matines, c'est-à-dire dès 3 heures du matin.
A l'origine, on ne sait pas bien ce qui se trouve à l'emplacement de notre maison.
Certains ont avancé l'idée d'un temple païen dédié à Pallas, d'autres les restes du palais épiscopal de l’archevêque Leydrade, sous le règne de Charlemagne.
Quoi qu'il en soit, au XIIe siècle, on la trouve mentionnée en tant que dapiférie, sorte de réfectoire pour les moines du chapitre.
En 1394, on restaure le monument. Puis en 1419, les travaux s'achèvent.
C'est à cette date qu'on change son nom en manécanterie : école de chant destinés aux clercs de la cathédrale Saint-Jean.
Transformations et renouveau
Le baron destructeur
Aux temps des guerres de Religion, en 1562, le terrible baron des Adrets a défiguré la façade.
Pourtant, elle était richement ornée : des corbeaux soutenaient les arcs, dans des niches se trouvaient des personnages dont 4 existent encore.
On devine : un saint, une vierge, un chevalier...
Aujourd'hui, la base de l'édifice s'est un peu abaissée dans le sol.
Ce ne sont pas les seules modifications subies par la maison.
Au XVIIe siècle, on ajoute l'étage. Au milieu du XIXe siècle, l'architecte Desjardins ajoute le soubassement de pierre.
En 1876, les voûtes s'effondrent, alors l'architecte Louvier entreprend une reconstruction de la partie écroulée.
On a aussi placé un attique au-dessus de la corniche et posé un plancher à mi-hauteur. Enfin, on ajoute des fenêtres un peu partout.
Des modifications qui n'ont, je trouve, pas altéré la belle sobriété toute médiévale de la manécanterie !
La Médicis au théâtre !
Et vous savez quoi ? On dit qu'au milieu du XVIe siècle, des comédiens italiens venus de Rome y donnaient des représentations. Effectivement !
En 1548, Henri II et Catherine de Médicis y assistent à une grande et belle pièce de théâtre, alors qu'on les reçoit « pour affaire », en grande pompe, dans la ville de Lyon.
On leur donne une représentation de La Calandria, comédie de l'Italien Bernardo da Bibbiena.
La salle est alors magnifiquement décorée pour l'occasion.
Aujourd'hui, plus de fêtes ! Mais la manécanterie abrite le musée du trésor de la cathédrale...
Sources
- Article La manécanterie à Lyon. Le Magasin pittoresque (année 53, tome 3, série 2). 1885.
- Congrès archéologique de France : Lyon et Mâcon. 1935.
- Jean-Marie Forest. L'école cathédrale de Lyon. 1885.