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Petite histoire de la chapelle de la Miséricorde de Nice

Quand : 1430 - 1874

La façade | Gus.mlb / CC-BY-SA
Chapelle Chapelle de la Miséricorde de Nice

La chapelle

Autrefois, l'église s'appelle chapelle Saint-Gaétan, du nom de Gaétan de Thiene, moine italien fondateur de l'ordre des Théatins.

Ce sont d'ailleurs les Théatins qui font construire cette chapelle en 1736, d'après les plans de l'architecte italien Guarini.

Transformée en un entrepôt à la Révolution, puis en salle de spectacle, elle est rendue au culte au tout début du 19e siècle.

Elle devient alors chapelle de la Miséricorde en 1828, lorsque la confrérie des Pénitents Noirs s'y installe.

Les Pénitents Noirs ?

Il existe 4 sortes de confréries à Nice :

  • celle des Pénitents Bleus, fondée en 1431, qui possède sa chapelle de l'Assomption ;
  • les Pénitents Blancs, de la confrérie de la Sainte-Croix ou du Gonfalon, fondée à Nice en 1306 ;
  • les Pénitents Rouges, de la confrérie du Saint-Suaire, fondée à Nice en 1585 ;
  • les Pénitents Noirs de la confrérie de la Miséricorde, fondée en 1522. Elle se compose des Niçois les plus riches et les plus influents.

Les deux retables

Allons jeter un œil à l'intérieur.

Dans la sacristie, voici les deux retables : deux Vierges de Miséricorde, l'un par Louis Bréa (vers 1485) et l'autre par Jean Miralhet (vers 1430).

Jean Miralhet

Commençons avec celui de Miralhet !

Le détail le plus amusant, c'est cette foule de petits personnages, papes, cardinaux et seigneurs de tous poils, que la Vierge abrite sous les pans de son manteau !

À droite, saint Sébastien et saint Grégoire. À gauche, saint Côme et saint Damien.

Au-dessus de ces saints se trouvent saint Estève, saint Laurent, saint Valentin, sainte Pétronille, plus un Jésus sur un fond bleu nuit étoilé.

La prédelle (la partie inférieure du retable) montre, de gauche à droite : Jésus et Marie-Madeleine, la mise au tombeau et l'ange qui apparaît près du tombeau de Jésus.

Le retable porte l’inscription : « HOC PINXIT JOHANES MIRAIHETI (PETTINATI LUIGI RESTAURAVIT 1850) », autrement dit « Peint par Jean Miralhet (ou Miraiheti). Restauré en 1850. »

Louis Bréa

Passons au retable de Bréa : la Vierge, entourée de deux anges, tient Jésus dans le bras gauche.

Regardez : comme dans le retable de son confrère, Marie écarte un pan de son manteau de la main droite ; une foule de petits personnages s'y trouvent !

Petit détail amusant, on voit au fond une vue de l'ancien château de Nice et du pont Saint-Antoine.

C'est la partie centrale du retable qu'a peint Bréa, les panneaux latéraux ayant été ajoutés au 19e siècle.

La Miséricorde de Bréa est restée plusieurs siècles exposée à l'air libre, dans une niche tout près de la cathédrale Sainte-Réparate !

Quand on se décide à faire quelque chose, il est trop tard, la toile est bien abîmée.

Un certain David la restaure tout de même en 1874.

Sources

  • Guy Tarade. Mystérieux comté de Nice. 1984.
  • Émile Négrin. Les promenades de Nice. 1866.
  • Les chapelles des confréries de pénitents de Nice, document édité par la ville de Nice, collection Les bâtiments.
  • F. Brun. Article Jean Miraiheti et les trois Bréa. Annales de la Société des lettres, sciences et arts des Alpes-Maritimes (tome 12). 1890.
  • Notice Promenade d'un curieux dans Nice : la Miséricorde. Annales de la Société des lettres, sciences et arts des Alpes-Maritimes (tome 14). 1894.

À propos de l'auteure

Vinaigrette
Passionnée par les balades et par l'Histoire, grande ou petite... pleine de détails bien croustillants, si possible !