La cathédrale primitive
L'église primitive remonte au 5e siècle (Rennes est alors le siège d'un évêché), mais peut-être trouve-t-on avant encore un temple païen, au temps où Rennes s’appelait Condate...
On ne sait pas, mais en tous cas, la cathédrale actuelle a un style purement classique, avec sa façade ornée de colonnes doriques, ioniques et corinthiennes !
Elle a connu bien des déboires...
La première reconstruction se fait entre 1180 (sous l'évêque Philippe) et 1359 (sous l'épiscopat de Pierre de Guémené).
Charles de Blois apporte en 1362 les reliques de saint Yves et donne sans compter, pour l'embellissement de l'édifice.
Il fait aussi élever une chapelle en l'honneur du saint breton Judicaël, de Donatien et Rogatien.
Mais voilà, 2 siècles plus tard, l'église tombe en ruine, en tous cas sa façade et ses tours...
La reconstruction
Anne de Bretagne accorde immédiatement sa protection à la cathédrale et en 1490, elle pose la première pierre des tours et du portail que l'on voit encore aujourd'hui, achevés au tout début du 18e siècle.
Anne de Bretagne, d'ailleurs, qui devient duchesse dans cette cathédrale, le 10 février 1489... Bref !
Les guerres de Religion sont là, laissant les travaux en suspens.
On ne s'y re-consacre qu'au début du 17e siècle, et encore...
À peine attelé à la poursuite du chantier, on se rend compte de la vétusté de Saint-Pierre : en 1700, celle-ci tombe complètement en ruine !
Une commission dépêche l'architecte du roi, Gabriel, à Rennes.
Quand on lui demande d'inspecter la cathédrale, sa réaction confirme les craintes : « Cet édifice est absolument irréparable à cause de sa corruption générale et des mauvais matériaux dont il est construit »...
La conclusion ? Démolition !
On ne garde finalement que le portail et les tours, et les travaux commencent en 1787, sous la direction de l'architecte nantais Mathurin Crucy.
La période semble mal choisie, pour se lancer dans un projet aussi colossal... car la Révolution approche ! Rebelote, le chantier s'arrête net.
C'est Napoléon Ier qui ordonne l'achèvement des travaux en 1811, par un décret et un don de 500 000 francs.
En fait, c'est le cardinal Joseph Fesch, en visite à Rennes, qui avait rapporté l'état inachevé de la cathédrale, à son célèbre neveu.
Grâce à ce décret, la construction de Saint-Pierre s’achève en 1844 !
Sources
- Abbé Massabiau. Notice La cathédrale de Rennes. Revue de Bretagne, de Vendée et d'Anjou (tome 4, série 2). 1863.
- Dominique Maillet. Histoire de Rennes. 1845.
- Adolphe Orain. Au pays de Rennes. 1892.