Petite histoire de la cathédrale de Beauvais en 6 anecdotes

De 1272 à 1930

La cathédraleLa cathédrale | ©amendes / CC-BY-SA

1 - Un vestige qui revient de loin !

L’église Notre-Dame-de-la-Basse-Oeuvre de Beauvais est l’édifice primitif qui a précédé la cathédrale gothique actuelle. La première cathédrale connue à Beauvais !

C’est l’arrêt des travaux de la cathédrale Saint-Pierre en 1605, qui sauve les trois dernières travées de la nef de la Basse-Oeuvre.

Ainsi, on peut toujours la voir, collée à la cathédrale !

Quant à la Haute-Oeuvre, elle existe bel et bien : il s’agit de la cathédrale Saint-Pierre.

Notre-Dame-de-la-Basse-Oeuvre, accolée à la cathédraleNotre-Dame-de-la-Basse-Oeuvre, accolée à la cathédrale | ©Zairon / CC-BY-SA

2 - Le pardon à Jeanne d’Arc

Ce groupe sculpté (1930) représente l'évêque de Beauvais, Monseigneur Le Senne (1866-1937), demandant pardon à Jeanne d'Arc pour le crime de son prédécesseur Pierre Cauchon, le juge de Jeanne à Rouen.

Sur le bas-relief latéral gauche, la condamnation de sainte Jeanne d'Arc est représentée, tandis que le bas-relief latéral droit représente sa réhabilitation.

Monument à Jeanne d'Arc, détail, l'évêque Le SenneMonument à Jeanne d'Arc, détail, l'évêque Le Senne | ©Giogo / CC-BY-SA

3 - Un record !

La cathédrale de Beauvais possède le chœur gothique le plus haut du monde, avec 48,50 m !

En 2e position, on a la basilique Saint-Pierre-de-Rome au Vatican (46 m), puis suivent entre autres la Sagrada Familia de Barcelone (45 m) et la cathédrale picarde d’Amiens (42 m)…

4 - Les horloges, deux petits bijoux

Saviez-vous que l'on compte deux horloges astronomiques, dans la cathédrale de Beauvais ?

La première, réalisée en 1868 par un maître-horloger de Beauvais, Auguste-Lucien Vérité : petite merveille de près de 90 000 pièces et 70 automates ! Elle mesure 12 m de haut.

La deuxième date du XIVe s : l’une des plus anciennes horloges à carillon encore en fonctionnement !

L'horloge médiévaleL'horloge médiévale | ©Binche / CC-BY-SA

5 - Le condamné à mort et la flèche

En mai 1573, la flèche de 152 m chute lourdement, provoquant un écroulement.

On compte les débris par milliers, sur le toit de la cathédrale. Et personne pour les enlever. Trop dangereux. Trop fatigant.

La tradition dit qu’un criminel condamné à mort a la chance de se voir offrir la vie sauve, s’il monte et retire tout.

Il accepte, grimpe tout en haut, fait ce qu’il a à faire et se suspend à la corde jusqu’à ce qu’on vienne le chercher.

« La corde qui devait le perdre le sauva » !

Les voûtes de la cathédraleLes voûtes de la cathédrale | ©SofieLayla Thal / Pixabay

6 - Une cathédrale jamais achevée

En 1272, les voûtes sont construites. Peut-être un peu trop vite... car en 1284, elles s'écroulent !

On se met alors d'accord pour bâtir des piliers intermédiaires, entre les restes de ceux qui venaient de tomber.

Les réparations durent 40 ans, suspendues par la guerre de Cent Ans, reprises en 1500 avec la pose de la première pierre de la croisée, sous la direction de Martin de Chambiges.

On manque de moyens ! Pas de souci... François Ier offre pour les travaux les produits de la gabelle de Bordeaux ! Il faut dire que le chapitre de Saint-Pierre avait beaucoup donné pour la rançon du roi, retenu prisonnier à Madrid...

Jean Waast et François Maréchal poursuivent les travaux.

Jaloux, dit-on, de Michel-Ange qui venait de finir le dôme de Saint-Pierre de Rome, les deux hommes construisent au centre de la croisée une sorte de pyramide haute d'une cinquantaine de mètres.

Terminée en 1568, elle finit par s'écrouler 5 ans après !

En tous cas, à cause de ces deux effondrements, la cathédrale reste aujourd'hui inachevée : seuls le chœur et le transept ont été construits. Les travaux s’arrêtent définitivement en 1605.

Sources

  • Théodore Dupont-White. La Ligue à Beauvais. 1846.
  • Jean Jacques Bourassé. Les plus belles cathédrales de France. 1872.
  • Pascal-Raphaël Ambrogi. Dictionnaire encyclopédique de Jeanne d'Arc. Desclée De Brouwer, 2017.
  • A. L.. Vérité. Description de l’horloge monumentale de la cathédrale de Beauvais. 1868.
  • Dominique Auzias, Jean-Paul Labourdette. Beauvais : carnet Petit Futé. 2013.