1 - La plus belle !
Ce très bel hôtel a été construit en 1540 pour Jean de Calvimont, écuyer, seigneur de la Labenche, qui occupe en 1573 les fonctions de greffier et de garde des Sceaux du roi.
Quand Louis XIII passe à Brive en 1632, c'est la plus belle maison de la ville. Il est alors normal qu'il s'y arrête une nuit !
Elle appartient alors à l'époque à François Dumas, « seigneur dudit lieu », entre autres premier président de la Cour présidiale du Bas-Limousin.
2 - L'origine du nom
On pense que ce nom de labenche lui a été donné à cause du lavoir entouré de pierres construit dans les sous-sols de la maison, labenca signifiant « dalle », en patois local !
3 - Le musée, un piano
L'hôtel est affecté au 19e siècle à un petit séminaire, avant d'accueillir dès 1989 le musée municipal d'Art et d'Histoire.
Ne manquez pas la belle cour entourée d'arcades qui sert de promenoir couvert, et, à l'intérieur, un bel escalier et des cheminées Renaissance !
Le musée conserve, entre autres trésors, le piano de style Napoléon III du compositeur Claude Debussy, entré dans les collections en 1989.
4 - Des raretés anglaises
Parmi les collections, de très rares tapisseries du 17e siècle, uniques dans un musée en France, de la manufacture anglaise de Mortlake.
Une manufacture éphémère, puisqu’elle a ouvert ses portes en 1620, près de Londres, et les a fermées en 1703.
Le chef-d’œuvre est sans conteste celle intitulée Fête de nuit à la lueur des torches, avec son jeu de lumières incroyable !
5 - Spoliées...
Une des tapisseries de Mortlake exposée au musée, L’Odorat, fait partie des œuvres spoliées pendant la Seconde Guerre Mondiale par les Nazis.
Des avocats allemands contactent le musée en 2016, pour lui apprendre que cette tapisserie pourrait bien ne plus lui appartenir. À qui donc, alors ?
À une famille de marchands d’art de Munich, qui en 1936, se voit contrainte de la vendre aux Allemands.
Rachetée par un anonyme, puis plusieurs fois vendue en vente publique, notamment, une galerie l’achète en 1993.
Un an plus tard, le musée de Brive l’acquiert pour compléter sa collection.
Finalement, on se met d’accord pour une indemnisation de 140 000 euros, et le musée peut garder son bien.
Il était impossible, inconcevable, de séparer cette tapisserie de ses « sœurs » !
Sources
- Bulletin de la Société historique et archéologique de la Corrèze (tome 9). 1887.
- Margaux Blanloeil. Tapisserie à tout prix : Brive indemnise les héritiers d’une œuvre spoliée pendant la guerre. France3 Nouvelle-Aquitaine, france3-regions.francetvinfo.fr/nouvelle-aquitaine. 16/12/2020.